Le vendredi 24 janvier 2025 à 10:46
Cinq agents pénitentiaires, dont un capitaine, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une enquête pour corruption, a indiqué jeudi le parquet de Pontoise (Val-d'Oise). Ils sont soupçonnés d’avoir introduit illégalement dans la prison d’Osny du matériel électronique, notamment des téléphones, des consoles de jeux vidéo et des accessoires pour chicha.
Les faits se sont produits le 28 décembre, selon une source proche du dossier. Ces agents, quatre hommes et une femme, auraient dissimulé les objets dans des colis alimentaires destinés aux détenus. "Les autorités ont été alertées car les livraisons de colis sont d’ordinaire moindres les samedis", précise une source. Dès la découverte des faits, un signalement a été adressé au parquet en application de l’article 40 du Code de procédure pénale. L’administration pénitentiaire a confirmé mardi qu'"un signalement est systématiquement adressé au procureur de la République lorsque l’administration pénitentiaire constate des faits susceptibles de constituer une infraction".
Les cinq agents avaient été placés en garde à vue avant d’être présentés à un juge. Ils sont désormais mis en examen pour corruption, remise ou sortie irrégulière d’objets illicites et recel de corruption. "Pour trois d’entre elles, le parquet avait requis le placement en détention provisoire et un appel a été interjeté", a précisé le procureur de la République de Pontoise, Pierre Sennès.
Six autres surveillants de Réau mis en examen
En mars 2024, une affaire similaire avait éclaté à la prison de Réau (Seine-et-Marne). Six surveillants avaient été mis en examen pour trafic de stupéfiants, remise illicite d’objets en détention, blanchiment, corruption et association de malfaiteurs. Ces derniers sont soupçonnés d’avoir introduit clandestinement des téléphones portables, de la résine de cannabis, de l’alcool et des bouteilles de parfum, en échange de sommes d’argent. Lors des perquisitions, plusieurs milliers d’euros en espèces avaient été découverts au domicile de certains surveillants impliqués.
Cette affaire s’inscrit dans une problématique récurrente au sein des établissements pénitentiaires. Entre 2018 et 2024, 25 sanctions disciplinaires, dont 22 révocations, ont été prononcées à l’encontre d’agents pénitentiaires pour des faits de corruption ou de trafic, selon l’administration pénitentiaire.