Le vendredi 15 novembre 2024 à 22:11
Un procès aux assises a été ordonné à l’encontre de Dahbia Benkired, accusée du meurtre de Lola, une adolescente de 12 ans, en octobre 2022 à Paris. Cette décision, annoncée ce vendredi, fait suite à une instruction qui a conclu à la responsabilité pénale de l’accusée. Elle sera jugée pour "le meurtre d’une mineure de 15 ans accompagné ou précédé d’un viol, de torture ou d’actes de barbarie ainsi que pour viol commis sur un mineur avec torture ou acte de barbarie", a précisé le parquet de Paris. Dahbia Benkired encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le corps sans vie de Lola avait été retrouvé le 14 octobre 2022, dans une caisse en plastique abandonnée dans la cour de son immeuble, situé dans le XIXe arrondissement de la capitale. Quelques heures auparavant, sa mère avait signalé sa disparition après qu’elle ne soit pas rentrée du collège. En cherchant sa fille, son père, gardien de la résidence décédé depuis, avait visionné les images de vidéosurveillance. Il avait aperçu Lola entrer dans le hall de l’immeuble en compagnie d’une inconnue, identifiée plus tard comme Dahbia Benkired, puis cette dernière ressortir en tirant une lourde malle.
Lola est morte asphyxiée
Selon les déclarations faites lors de l’enquête, Dahbia Benkired aurait "imposé (à Lola) de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d’autres violences ayant entraîné la mort. Elle aurait dissimulé le corps dans la caisse", avait détaillé la procureure de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué. L’autopsie avait révélé que l’adolescente était morte par asphyxie et portait "de multiples autres lésions", notamment au cou, bien qu’aucune "lésion traumatique de la sphère sexuelle" n’ait été constatée.
Me Clotilde Lepetit, avocate de la famille de Lola, a salué "une instruction qui montre le sérieux du travail qui a été consacré à ce dossier criminel hors norme". Elle a également ajouté que "Mme Daviet (la mère de Lola, ndlr) voulait qu’il soit prévu le plus haut des débats judiciaires pour que soient jugés les crimes terribles commis sur sa fille. Nous l’aurons".
Les avocats de Dahbia Benkired, Mes Alexandre Silva et Lucile Bertier, ont pour leur part exprimé à l'AFP leur souhait que "les débats nécessaires à la vérité judiciaire se dérouleront sereinement, loin de l’agitation médiatique et des inepties des réseaux sociaux".
La meurtrière présumée était sous OQTF
Dahbia Benkired, née en 1998 en Algérie, était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant. Depuis deux mois avant les faits, elle faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cette inapplication de la mesure avait suscité de vives critiques de la part de plusieurs figures politiques, accusations que le gouvernement avait dénoncées comme étant une "récupération politique" indécente.
Des expertises psychiatriques ont conclu à la responsabilité pénale de Dahbia Benkired, bien que sa personnalité ait été qualifiée de "pathologique sévère" et marquée par "une dangerosité criminologique élevée". Une première expertise avait indiqué qu’elle ne souffrait "d’aucun trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli ou altéré son discernement". Elle avait été initialement placée en détention provisoire avant d’être incarcérée dans une Unité pour malades difficiles (UMD) après sa mise en examen.