Le lundi 13 octobre 2025 à 19:39
Nicolas Sarkozy sera incarcéré le mardi 21 octobre à la prison de la Santé, dans le XIVe arrondissement de Paris, pour purger sa peine de cinq ans de prison ferme, ont indiqué des sources proches du dossier, confirmant une information de RTL.
L’ancien président de la République a été condamné en septembre dernier pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Le tribunal de Paris a prononcé à son encontre un mandat de dépôt à effet différé, assorti de l’exécution provisoire, en raison de la "exceptionnelle gravité des faits". Nicolas Sarkozy a fait appel de cette décision, mais cette démarche ne suspend pas l’application de la peine.
Le tribunal a estimé que Nicolas Sarkozy avait laissé ses plus proches collaborateurs et soutiens politiques, sur lesquels il exerçait son autorité, solliciter la Libye de Mouammar Kadhafi pour obtenir des financements destinés à sa campagne victorieuse de 2007.
La date de son incarcération lui a été signifiée lundi par le parquet national financier. Contrairement aux deux autres condamnés sous mandat de dépôt dans ce même dossier, l’intermédiaire Alexandre Djouhri et le banquier Wahib Nacer, Nicolas Sarkozy, qui a toujours répondu aux convocations de la justice, a bénéficié d’un délai avant son incarcération afin de régler ses affaires personnelles et professionnelles.
L’ancien chef de l’État deviendra ainsi le premier ex-président français, et le premier ancien chef d’un pays de l’Union européenne, à être effectivement incarcéré. Pour garantir sa sécurité, Nicolas Sarkozy sera placé soit dans un quartier vulnérable (QPV), soit en quartier d’isolement. En Île-de-France, seuls deux établissements disposent d’un QPV : la maison d’arrêt de la Santé et celle de Fleury-Mérogis (Essonne).
Dès son arrivée en détention, la défense de Nicolas Sarkozy pourra déposer une demande de mise en liberté devant la cour d’appel. Cette dernière dispose d’un délai maximum de deux mois pour rendre sa décision. En cas de refus, d’autres demandes pourront être déposées ultérieurement.
Selon Le Figaro, Nicolas Sarkozy a réuni, la semaine dernière, une centaine d’anciens collaborateurs pour un "verre d’adieu". Il leur aurait déclaré : "L’affaire Dreyfus a commencé avec un faux ! 'Le Comte de Monte-Cristo' commence par un faux ! À chaque fois, la vérité finit toujours par triompher, ce n’est qu’une question de temps".