Noyade d'une policière à Paris : 12 mois de prison avec sursis pour deux de ses collègues

Deux policiers ont été condamnés à 12 mois de prison avec sursis pour homicide involontaire, après la mort d'Amandine Giraud, une jeune policière de la brigade fluviale, lors d'un exercice en janvier 2018.
Noyade d'une policière à Paris : 12 mois de prison avec sursis pour deux de ses collègues
Amandine Giraud était âgée de 27 ans. (DR)
Par Actu17
Le vendredi 20 septembre 2024 à 17:49

Deux policiers ont été condamnés pour homicide involontaire ce vendredi 20 septembre, à 12 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris, dans l'affaire du décès de la jeune policière de la brigade fluviale, Amandine Giraud, en janvier 2018. Julien R., pilote du bateau et moniteur de plongée, ainsi que Vincent E., chef de bord, ont été reconnus coupables des faits qui leur étaient reprochés mais leur condamnation ne sera pas portée sur leur casier judiciaire.

Durant le procès qui s'est déroulé en juin, le parquet avait requis 18 mois de prison avec sursis à l'encontre de Vincent E. et 2 ans de prison avec sursis contre Julien R., qui était le plongeur le plus expérimenté sur le Zodiac, au moment du drame.

Le 5 janvier 2018, Amandine Giraud, 27 ans, avait été emportée dans la Seine en crue et très agitée, au cours d'un exercice. Son corps avait été repêché près de quatre mois plus tard, le 29 avril. Cet entraînement a eu lieu dans le bras de la Monnaie, qui longe l'Île de la Cité. Amandine Giraud était arrivée à la brigade fluviale en 2014 et avait obtenu son habilitation de plongeuse opérationnelle un mois avant sa mort. L'enquête a révélé que les collègues de la jeune policière savaient qu'elle était "encore fragile sur le plan technique". Certains policiers ont déclaré, durant leurs auditions à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) qu'ils n'auraient pas plongé dans de telles conditions, le jour du drame. Du côté du matériel, le gilet stabilisateur, censé permettre à Amandine de remonter à la surface en se gonflant d'air, n'était pas opérationnel.

Un exercice jugé «irréalisable»

L'exercice consistait à descendre dans la Seine puis toucher le fond, pour ensuite remonter. Une manœuvre "irréalisable" ont affirmé plusieurs policiers lors de leurs auditions à l'IGPN, souligne Le Parisien. L'un des fonctionnaires a déclaré qu'il était impossible de remonter le courant à la nage au-delà de 450 m3/seconde. Un débit deux fois supérieur avait été mesuré dans la Seine ce jour-là.

Amandine Giraud avait plongé la première le jour du drame. Peu après, la jeune policière avait fait un signe de la main pour signaler qu'il y avait un problème. Les policiers sur le Zodiac avaient alors tiré la ligne de vie, sans réussite face au courant. Un autre plongeur avait tenté de la rejoindre. La corde de la jeune femme avait finalement été décrochée, malgré le fait que c'est normalement au plongeur de le faire. Les recherches réalisées dans la foulée n'avaient pas permis de retrouver Amandine Giraud. Son corps sera finalement retrouvé à environ 120 mètres de l'endroit où elle a disparu. Amandine est "morte pour rien", a estimé sa mère Elysabeth, au moment du procès.