Roanne : Huit mois de sursis pour le père qui a frappé l'agresseur sexuel présumé de sa fillette

Un père de famille a été condamné ce mardi à une peine de huit mois de prison avec sursis à Roanne (Loire) pour avoir violemment agressé l'auteur présumé d'une agression sexuelle sur sa fillette de six ans. Deux de ses voisins ont également été condamnés.
Roanne : Huit mois de sursis pour le père qui a frappé l'agresseur sexuel présumé de sa fillette
Le palais de Justice de Marseille. (Illustration/Shutterstock)
Par Actu17
Le mardi 7 mars 2023 à 22:17

Un homme a été condamné ce mardi à Roanne (Loire) à six mois de prison ferme pour avoir violemment agressé un mineur soupçonné d'avoir agressé sexuellement la fille de son voisin, âgée de six ans. L'agression avait entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de dix jours au suspect.

Le père de l'enfant a également été condamné pour les mêmes faits à huit mois de prison avec sursis. Lors de l'audience, il avait admis les coups portés à l'adolescent de 16 ans avec un bâton et un câble électrique, expliquant qu'il avait "pété un câble" sous l'émotion de l'agression présumée de sa fille.

"Je n'aurais pas dû le faire mais je ne regrette en aucun cas de l'avoir fait", avait lâché le père de famille peu après les faits. "Heureusement qu'il y avait mes amis et que j'étais un minimum lucide pour appeler la police, sinon il est possible que je sois allé plus loin". Le parquet, qui avait requis contre ce père une peine de 18 mois de prison, ne fera pas appel. "En le déclarant coupable, le tribunal reconnaît que la vengeance n'a pas sa place dans la société", a estimé le procureur de la République de Roanne, Abdelkrim Grini.

Un «lynchage»

Le magistrat a reproché au père de l'enfant d'avoir pris le rôle de justicier, évoquant un "lynchage". Deux autres trentenaires du voisinage ont été relaxés "au bénéfice du doute" tandis qu'un autre voisin a été condamné à six mois de prison ferme, aménageable par le port d'un bracelet électronique à domicile, pour avoir prêté main-forte à l'agression. Le trentenaire a été condamné pour "violence en réunion avec arme", en état de récidive légale.

L'adolescent roué de coups - un mineur isolé - a été mis en examen pour agression sexuelle, mais il nie toute violence sur l'enfant. Il n'a pas assisté à l'audience par mesure de sécurité et se trouve toujours en détention provisoire. La mère de la fillette a affirmé avoir surpris ce mineur dans son pavillon, dans la nuit du 20 au 21 octobre dernier, dans la chambre de sa fillette. Ce dernier a alors pris la fuite. Le suspect était arrivé quinze jours avant les faits dans une structure spécialisée, non loin de la maison de cette famille.