Le lundi 23 décembre 2019 à 15:20
Dans un interview accordé à franceinfo, le patron de la DGSI a passé en revu plusieurs sujets. "La menace terroriste demeure aujourd'hui élevée en cette fin d'année 2019. Je rappelle que plusieurs attentats ont été tentés. Souvenons-nous de Lyon au mois de mai dernier, souvenons-nous aussi du drame qui s'est passé au sein de la prison de Condé-sur-Sarthe", a déclaré Nicolas Lerner.
"Je rappelle également que les différents services de renseignement, de police, ont déjoué quatre attentats durant l'année 2019. La menace, elle, reste importante et tout laisse penser que cette menace restera à ce niveau-là de manière durable", a-t-il détaillé. Quatre attentats "déjoués par la DGSI et par les services partenaires".
Un projet d'attentat visant l'Élysée et les forces de l'ordre
"Tous impliquaient des individus français ou étrangers, mais étant nés en France, ayant grandi en France et ayant, dans le cadre de leur parcours pour des motifs extrêmement variés, adhéré à cette idéologie mortifère et nourri une haine à l'égard des institutions", a confié le patron de la DGSI.
Nicolas Lerner a aussi évoqué "le projet le plus abouti de cette année" qui "consistait sans doute dans l'action de quatre individus qui souhaitaient, au printemps dernier, s'en prendre à des forces de l'ordre devant le palais de l'Élysée et dans le 8ème arrondissement".
Une menace qui a "évolué"
"La menace terroriste a évolué dans sa nature. La capacité de groupes terroristes à concevoir et à planifier des attaques depuis l'étranger et à les mener sur le territoire national, y compris avec l'infiltration de combattants jihadistes, cette menace-là, sans avoir disparue, a diminué", a poursuivi le successeur de Laurent Nuñez.
Le cas des "revenants" a également été évoqué lors de cet entretien : "Ce sont 1300 personnes, françaises ou de nationalité étrangère, qui ont quitté le territoire national pour rejoindre l'organisation Etat islamique. Aujourd'hui, un peu plus de 280 d'entre eux sont d'ores et déjà revenus sur le territoire national. Tous ont été judiciarisés à leur retour."
Plus de 500 individus actuellement en prison pour des faits de terrorisme
Nicolas Lerner a précisé que "plus de 500" individus étaient actuellement incarcérés pour des faits de terrorisme et "à peu près 900" étaient actuellement en prison pour des faits de droit commun mais soupçonnés de radicalisation. "Soyez sûrs de la mobilisation de nos services. Une part importante des renforts humains et budgétaires accordés par l'actuel gouvernement ira à ce sujet du suivi des sortants de prison", a-t-il ajouté.