Le samedi 30 novembre 2019 à 11:03
Révélé par les médias anglais ces dernières heures, le parcours du terroriste interroge. Usman Khan faisait en effet partie d'un gang de neuf extrémistes de Stoke-on-Trent, Cardiff et Londres, qui ont été condamnés en février 2012 au tribunal de Woolwich pour de multiples infractions terroristes.
Usman Khan avait à ce moment là écopé d'une peine de 16 ans de prison selon plusieurs médias anglais. Le groupe projetait d'attaquer la bourse de Londres en 2010 en faisant exploser une bombe artisanale dans les toilettes du bâtiment. Des pubs de Stoke étaient également visés.
Une liste de cibles avait aussi été découverte, sur laquelle se trouvait le nom et l'adresse du maire de Londres de l'époque Boris Johnson, aujourd'hui Premier ministre, explique The Guardian. Les noms du doyen de la cathédrale St Paul et de deux rabbins ainsi que l'adresse de l'ambassade des États-Unis à Londres avaient également été trouvés.
Libéré en décembre 2018 sous caution et avec un bracelet électronique
Dans sa condamnation en 2012, le juge avait déclaré que Usman Khan ainsi que deux autres coupables étaient des "djihadistes plus dangereux" que le reste du groupe. Le terroriste du London Bridge avait d'abord été considéré comme non libérable mais la mesure a finalement été levée par la suite, ce qui a conduit à sa libération conditionnelle sous caution, en décembre 2018, soit 6 ans après sa condamnation et 8 ans après son arrestation.
Lorsqu'il a été libéré, Usman Khan a accepté de porter un bracelet électronique selon The Times.
Un camp d'entrainement djihadiste au Cachemire
Dans un autre rapport datant de juillet 2013, la justice avait précisé que Usman Khan et deux autres coupables s'étaient rendus dans les zones tribales administrées par le gouvernement fédéral du Pakistan, d'où la famille du terroriste est originaire.
L'homme avait prévu de financer et de construire un camp d'entrainement djihadiste au Cachemire dans le but de préparer des attentats selon ce même rapport.
Lors des investigations, les neuf mis en cause avaient été mis sur écoute par la police. Les enquêteurs avaient également sonorisé la maison d'Usman Khan relate le quotidien, ce qui leur avait permis d'entendre le suspect discuter des camps d'entrainements ou d'armes à feu.
L'homme estimait à ce moment là, au sujet de la collecte de fonds en vue de financer le terrorisme, que les musulmans de Grande-Bretagne pourraient gagner en un jour ce que les habitants du Cachemire reçoivent durant un mois, évoquant les allocations de demandeur d'emploi.
Condamné en 2012 pour terrorisme avec ses 8 autres complices, il devait purger 16 ans de prison, mais a pu sortir en 2018 avec une conditionnelle.
Usman Khan est le terroriste abattu hier à Londres... pic.twitter.com/wZAO7p6jrD— Verlaine (@__Verlaine__) November 30, 2019
L'assaillant était armé de deux couteaux de cuisine
Ce vendredi après-midi lorsqu’il a débuté cette attaque terroriste au couteau, l’assaillant assistait à une conférence de l’Université de Cambridge sur la réhabilitation des prisonniers au Fishmongers Hall. Des étudiants et d'anciens détenus y participaient.
C’est dans ce bâtiment situé à proximité direct du London Bridge que tout a commencé. Le terroriste qui portait une ceinture d’explosifs qui s’est révélée factice par la suite, a menacé de faire exploser le bâtiment, avant de poignarder plusieurs personnes, dont deux mortellement, un homme et une femme.
Lors de l'attaque, plusieurs passants sont intervenus et ont tenté de neutraliser l'assaillant, l'un en utilisant un extincteur. Ces derniers sont qualifiés de "héros" dans la presse anglaise ce samedi matin, mais également sur les réseaux sociaux où de nombreuses vidéos amateurs ont été diffusées. Leur action a été saluée par le Premier ministre anglais ainsi que par le maire de Londres, Sadiq Khan.
Il est possible de constater sur ces images amateurs que le terroriste était muni de deux couteaux de cuisine.
Have just seen this.Highlights just how frenzied and dangerous this terrorist was. These three men must be up for the George Medal at the very least. Potentially many lives saved by a fire extinguisher, a whale tusk and valour. #LondonBridge
— Clive Allan (@clive_allan) November 30, 2019
Please stay away from #LondonBridge! I just saw a man with a knife being shot in the head by police. Please be careful London! pic.twitter.com/BotIffaLJ0
— Hand Luggage Only (@HLOBlog) November 29, 2019
Au début du mois de novembre, le niveau d'alerte terroriste au Royaume-Uni avait été abaissé, passant de « grave » à « substantiel », le risque d'un attentat étant désormais considéré comme « probable », et non « hautement probable ».
Le dernier bilan de l'attentat du London Bridge fait état de deux personnes décédées et de trois blessés dont un grièvement qui se trouve dans un état stable.