Crise dans la police : Gérald Darmnin affirme comprendre la «colère» et la «tristesse» des policiers

En déplacement au commissariat du XIXe arrondissement de Paris ce jeudi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a assuré "comprendre l'émotion" des policiers, leur "colère", leur "tristesse".
Crise dans la police : Gérald Darmnin affirme comprendre la «colère» et la «tristesse» des policiers
Gérald Darmanin, le 9 mars 2023 à Bruxelles. (Alexandros Michailidis / Shutterstock)
Par La Rédaction
Le jeudi 27 juillet 2023 à 20:43 - MAJ jeudi 27 juillet 2023 à 21:13

C'est la première fois qu'il prenait la parole depuis le début de la crise dans les rangs policiers, suite à l'incarcération d'un membre de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est exprimé depuis le commissariat du XIXe arrondissement de Paris, après son retour de Nouvelle-Calédonie où il se trouvait avec le président de la République, Emmanuel Macron.

Le ministre a débuté en s'adressant aux policiers lors d'un point presse retransmis sur BFMTV : "Je suis venu saluer les policiers ici dans le XIXe arrondissement, c'était surtout un message pour leur dire que je sais que pendant cette période très difficile d'émeutes, ils ont été présents, ils ont été valeureux, et ils ont été courageux. Ils ont décalé leurs congés, ils sont revenus de leurs vacances, ils ont fait des heures supplémentaires. Et ils ont - c'est bien légitime -, une fatigue, de gens qui ont été très mobilisés", a déclaré le ministre de l'Intérieur, pointant du doigt des "partis politiques évoquant que la police tue. On leur crache dessus, on les insultes, on les vilipendes", ajoutant qu'il "comprend cette émotion [des policiers]", "cette colère" et "cette tristesse".

Les policiers «réclament de ne pas être en-dessous des lois»

"Je veux apporter évidemment apporter mon soutien à toute personne qui se sent blessée, comme je le fais le jour même de l'affaire Nahel", a poursuivi le ministre. "Je veux aussi dire que les policiers ne réclament pas l'impunité. Ils réclament le respect. Les policiers ne veulent pas être au-dessus des lois. Ils réclament de ne pas être en-dessous des lois. Les policiers ne peuvent pas être les seules personnes en France pour qui la présomption d'innocence ne compte pas, pour qui les procès médiatiques l'emportent sur le procès juridique. Et pour qui la présomption d'innocence est remplacée par une présomption de culpabilité".

"Je n'oublie pas non plus qu'il y a eu 900 policiers et gendarmes blessés, parfois très gravement, durant ces quatre jours d'émeutes", a souligné Gérald Darmanin, évoquant notamment "les tirs à balles réelles comme c'était le cas à Nîmes, à Marseille ou dans le Rhône".

Gérald Darmanin «soutient totalement» le DGPN

Interrogé au sujet des déclarations du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, dimanche dans une interview, dans laquelle il a estimé qu'"avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison", Gérald Darmanin a répondu que le DGPN "est un grand policier. Un grand flic. 30 ans de carrière au service de la République. (...) Dire qu'il n'est pas démocrate ou pas républicain est une insulte vis à vis de la carrière de ce fonctionnaire. (...) C'est un excellent directeur général. Il a parlé comme parle un chef vis à vis de ses policiers. Je le soutiens totalement et je suis très fier que ce soit mon collaborateur".

«Moins de 5% des policiers en arrêt maladie»

Le ministre de l'Intérieur a également annoncé que "moins de 5% des policiers" sont actuellement en arrêt maladie. Plusieurs centaines de policiers ont obtenu un arrêt de travail de la part de leur médecin, notamment dans le sud-est de la France et en région parisienne, en grande majorité pour burnout selon des sources policières, et ce, depuis l'incarcération de leur collègue à Marseille, dans l'affaire Hedi.

«Je continuerai à défendre leur honneur»

Gérald Darmanin a conclu son intervention en disant aux "policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers", que "nous savons que ces moments d'émotion, de fatigue, et de colère, sont légitimes parce qu'aucun Français ne fait leur travail. Et aucun homme politique qui commente l'action des policiers, n'a le courage de passer une nuit avec eux, à risquer leur vie et à laisser des enfants orphelins, et des veufs et des veuves". "Je continuerai à défendre leur honneur".

Les syndicats de policiers sont reçus ce jeudi soir place Beauvau avec l'intention d'obtenir des mesures et des réponses. Du côté de l'Intérieur, le but sera de mettre un terme à cette crise dans les rangs policiers, au plus vite, alors que la coupe du monde de Rugby débute dès la rentrée en France.