Le dimanche 2 avril 2023 à 14:11
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a accordé un entretien au Journal du dimanche dans laquelle il a défendu les forces de l'ordre, alors que les accusations de "violences policières" se multiplient partout en France. Le ministre a affirmé que "quand la violence, les casseurs et l'ultragauche s'en mêlent, alors il est du devoir des forces de l'ordre de dire stop". Il a également souligné la violence de certains manifestants, affirmant qu'à Sainte-Soline, "ce n'était pas du maintien de l'ordre : c'était de la guérilla".
Le ministre a précisé que, depuis le 16 mars, "1093 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers ont été blessés" dans des manifestations. Il y a eu "2579 incendies volontaires et 316 atteintes à des bâtiments publics". Gérald Darmanin a également souligné qu'il ne tolérerait pas les comportements inappropriés de la part des forces de l'ordre, affirmant qu'il "n'a pas la main qui tremble pour ceux qui déshonorent leur propre uniforme". Il a rappelé que certains policiers et gendarmes avaient été sanctionnés pour usage disproportionné de la force, ajoutant qu'"en 2021, 111" d'entre eux avaient été sanctionnés, et "101" en 2020.
«Plus aucune ZAD ne s’installera dans notre pays»
Le ministre a également annoncé la création d'une cellule "anti-ZAD" pour empêcher l'installation de ZAD ("zone à défendre", ndlr) dans le pays. Selon Darmanin, les politiques avaient "manqué de fermeté face à l'extrême gauche, par complaisance intellectuelle ou par lâcheté". Il a prévenu que "plus aucune ZAD ne s’installera dans notre pays. Ni à Sainte-Soline ni ailleurs". Cette cellule "anti-ZAD" sera mise en place au ministère de l'Intérieur le 1er septembre et disposera de juristes spécialisés.
En réponse à la pétition appelant à la dissolution de la brigade de répression de l'action violente motocycliste (BRAV-M), qui avait recueilli samedi soir plus de 240 000 signatures, Gérald Darmanin a jugé que c'était "une pétition politisée, relayée par La France insoumise, qui déteste la police". Le ministre a également répondu aux inquiétudes manifestées par le rapporteur spécial de l'ONU et le Conseil de l'Europe sur la manière dont est utilisée la force en France. Il a invité les auteurs de ces critiques "à venir sur le terrain" plutôt que de commenter des extraits vidéos "depuis New York ou Bruxelles".
2200 fichés S d'ultragauche
Enfin, le ministre a dénoncé l'ultragauche, affirmant que les services de renseignement avaient recensé "en France 2200 'fichés S'" appartenant à cette mouvance. Il a également critiqué les mouvements politiques "qui ont leurs entrées à l'Assemblée nationale", les accusant de faire preuve d'une "complaisance très inquiétante" envers l'ultragauche.
Après le lancement de la procédure de dissolution du mouvement "Les Soulèvements de la Terre", Gérald Darmanin a annoncé qu'il ferait de même pour DEFCO (Défense collective), un mouvement de Rennes qui, selon lui, "appelle au soulèvement". Le collectif dit avoir "pour but de soutenir les personnes confrontées à la répression policière et judiciaire, mais aussi d'agir en amont par son action dans la rue et par l'expérience tirée de la répression".
Le ministre a averti que, selon lui, la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) "prend la pente de cette ultragauche des années 1970" et "prend en otage la gauche républicaine".