Le mardi 28 mars 2023 à 17:01
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé ce mardi qu'il avait engagé une procédure de dissolution du mouvement écologiste "Soulèvements de la terre". Selon lui, ce groupe est "à l'origine des actions violentes" qui se sont produites à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le week-end dernier.
Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin a dénoncé des événements "inqualifiables" et des "violences inacceptables contre les biens et surtout contre les personnes" qui ont eu lieu dans les Deux-Sèvres lors d'une manifestation contre les bassines d'eau. Il a également déclaré avoir "une pensée pour ceux qui luttent pour la vie et pour les blessés", trois manifestants ayant été grièvement blessés samedi.
«Il y a une limite entre l'exercice de la liberté d'expression et le recours à la violence»
Le ministre a dénoncé "l'extrême violence de certains groupuscules" et a cité le mouvement "Soulèvements de la terre", qui avait appelé à la manifestation interdite de samedi avec d'autres collectifs. Le ministre a accusé ce mouvement d'être responsable de la violence qui a éclaté, déclarant : "Il y a une limite entre l'exercice de la liberté d'expression et le recours à la violence. "Soulèvements de la Terre" a franchi cette limite". Il a, en outre, précisé qu’il présenterait lors d’un prochain Conseil des ministres, un décret de dissolution à l’issue de la procédure.
Violences répétées, attaques contre les forces de l’ordre, appels à l’insurrection… les « Soulèvements de la terre » ont encore montré à #SainteSoline la menace qu’ils représentent. En responsabilité, je lance la procédure de dissolution de ce groupement de fait. pic.twitter.com/zqUzvrUBCc
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 28, 2023
De son côté, "Soulèvements de la terre" a publié un communiqué dénonçant les "violences policières" qui ont eu lieu lors de la manifestation. Ils ont affirmé que plus de 200 personnes avaient été blessées et ont qualifié la violence de la police de "sidérante de brutalité". "Les violences aux personnes ont été menées une fois de plus par la police", ont-ils assuré.
Deux manifestants ont été grièvement blessés lors de la manifestation. L'un d'eux, un homme de 32 ans originaire de Toulouse, a été hospitalisé pour un traumatisme crânien et est actuellement dans le coma. Les organisateurs affirment que cet homme, nommé "S", aurait été touché à la tête par une grenade GM2L lors des affrontements qui ont éclaté pendant la manifestation. Le pronostic vital de cet homme reste engagé ce mardi.
L'état de santé du second manifestant s'est amélioré ces dernières heures alors qu'il était plongé dans le coma d'après le collectif "Bassines Non Merci" et "les Soulèvements de la Terre" dans un communiqué publié mardi.
Cette annonce du ministre de l'Intérieur intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les écologistes et le gouvernement au sujet des projets de construction de bassines d'eau destinées à l'irrigation agricole dans le centre-ouest de la France. Les militants écologistes affirment que ces bassines vont endommager les écosystèmes locaux, tandis que les agriculteurs défendent la nécessité de ces projets pour soutenir l'agriculture locale.