Le mercredi 29 mars 2023 à 17:35
La Ligue des droits de l'Homme (LDH) dénonce le délai de prise en charge d'un manifestant grièvement blessé lors des affrontements particulièrement violents avec les forces de l'ordre, à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, samedi. Ce jeune homme de 34 ans, Mickaël, est toujours dans le coma après une opération du cerveau. Sa mère a déposé plainte au parquet de Rennes (Ille-et-Vilaine) pour "tentative de meurtre", "entrave aux secours" et "divulgation de fichiers secrets".
La famille d'un autre manifestant grièvement blessé lors de la manifestation interdite contre le projet de construction de "méga-bassines" a également porté plainte pour les mêmes motifs : "tentative de meurtre" et "entrave aux secours". Cet homme de 32 ans est victime d'un traumatisme crânien et se trouve toujours entre la vie et la mort.
Les conditions de sécurité pas réunies pour les secours ?
La LDH soutient que les autorités ont entravé l'intervention du SAMU. Selon un communiqué de la LDH, le SAMU aurait indiqué "ne pas pouvoir intervenir" en raison d'un ordre du commandement, lors "d'une conversation téléphonique" à laquelle ont assisté trois de leurs avocats.
Les autorités, quant à elles, justifient le délai d'intervention des secours par la nécessité pour les gendarmes d'assurer leur sécurité sur place. La préfète des Deux-Sèvres a expliqué que "si les conditions de sécurité n'étaient pas réunies", les forces de l'ordre pouvaient indiquer qu'"un envoi d'ambulance n'était pas possible immédiatement". Cependant, la LDH conteste cette version des faits, affirmant que la zone où se trouvait le blessé était "totalement calme depuis plusieurs dizaines de minutes" au moment de l'appel, à 14h50 le jour des faits.
L'enquête judiciaire sur les conséquences de ces violences a été transférée ce mardi du parquet de Niort au parquet de Rennes, en raison de sa compétence pour les affaires militaires, a annoncé le parquet de Rennes mercredi, précisant qu'il "s'agit des procédures concernant les deux hommes actuellement dans le coma". "À la suite de ce dessaisissement les investigations ont été confiées à l'IGGN sous les qualifications de "violences par personne dépositaire de l'autorité publique" et "non-assistance à personne en péril".