Le lundi 2 mai 2022 à 16:36
Des rassemblements de policiers ont été organisés dans plusieurs villes de France ce lundi à l'appel des syndicats Alliance Police Nationale, UNSA Police et Synergie Officiers. Des manifestations pour protester contre la qualification d'"homicide volontaire" retenue dans la mise en examen du policier qui a ouvert le feu sur le Pont-Neuf dans la nuit du 24 au 25 avril, alors qu'un homme au volant d'une voiture refusait le contrôle et lui aurait foncé dessus.
Interrogée par France 2 ce lundi, Sophie Legrand, secrétaire générale du syndicat de la magistrature a déclaré que "ce qui pose question c'est la défiance envers la justice qui devient quasi systématique de la part des syndicats de police".
«Extrêmement dangereux»
"Ce qui nous pose problème, ce n'est pas qu'ils critiquent une décision de justice, puisqu'on est favorables à la critique". La syndicaliste s'inquiète de "la revendication sous tendue", celle de la "présomption de légitime défense qui s'imposerait pour tous les policiers, qui supposerait qu'on ne fasse pas d'enquête quand un policier tue quelqu'un dans l'exercice de ses fonctions". Un projet qu'elle estime "extrêmement dangereux".
"Ça signifierait concrètement que quand un policier fait usage de son arme, et blesse ou tue quelqu'un, on considérerait qu'il n'y a aucune responsabilité à rechercher, aucun examen à faire de l'usage de cette arme, s'il a été fait dans les règles ou non, est-ce qu'il a été proportionné ou non", a-t-elle poursuivi. "Ça déresponsabilise le policier qui ne se posera plus autant la question avant de tirer, au risque de sortir des règles sans même s'en apercevoir".