Le vendredi 2 mai 2025 à 18:01
Lilian Dejean, l'agent municipal tué par balle à Grenoble (Isère) le 8 septembre 2024 alors qu’il tentait d’intervenir après un accident de la route, a été fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.
La décision a été officialisée par un décret publié ce mercredi 30 avril au Journal officiel. On peut y lire : "Par décret du Président de la République en date du 29 avril 2025, pris sur le rapport du Premier ministre et du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, et visé pour son exécution par le grand chancelier de la Légion d'honneur, vu la déclaration du conseil de l'ordre en date du 16 avril 2025 portant que la présente nomination est faite en conformité des lois, décrets et règlements en vigueur, et notamment de l'article R. 26 du code de la Légion d'honneur, de la Médaille militaire et de l'ordre national du Mérite, est nommé : Au grade de chevalier Avec effet du 27 mars 2025 Dejean (Lilian), employé municipal de la ville de Grenoble, 30 ans de services, décédé dans l'exercice de ses fonctions".
Le meurtre de Lilian Dejean s’était produit boulevard Jean-Pain, non loin du stade des Alpes. L’homme tentait d’empêcher un conducteur de fuir après un accident de la route. Le suspect, qui cherchait à abandonner son véhicule, une Audi RS3 avec une plaque polonaise, a alors sorti une arme et tiré à deux reprises sur l’agent municipal. Touché, Lilian Dejean, âgé de 49 ans et père de famille, est décédé quelques heures plus tard après avoir été pris en charge par les secours.
Le principal suspect, Abdoul Diallo, avait pris la fuite et avait été interpellé 74 jours plus tard au Portugal. Il a été extradé et écroué en Isère. Mis en examen pour meurtre, il a reconnu les faits. Selon le parquet, il était domicilié dans la banlieue de Grenoble et comptait 19 condamnations à son casier judiciaire, notamment pour trafic de stupéfiants et violences.
«C’est une reconnaissance de l’homme qu’il a été au service des autres»
Pour Jean-Marc Dejean, le frère de la victime, interrogé par Le Dauphiné, cette distinction est un hommage mérité : "c’est beaucoup de fierté même s’il y a de la tristesse. Ça me rappelle quel homme avait été mon frère même si je ne l’avais pas oublié". Il évoque "cet acte de générosité, de bravoure qui part de la volonté de venir en aide à son prochain. Et on devrait tous s’en inspirer dans notre vie de tous les jours". Et de conclure : "C’est une reconnaissance de l’homme qu’il a été au service des autres".