Le samedi 15 juillet 2023 à 15:04
Le tribunal administratif de Paris a confirmé ce samedi l'interdiction d'une manifestation contre les "violences policières" prévue l'après-midi même sur la place de la République.
"Une telle décision laisse un goût amer d'incompréhension chez les organisateurs, se sentant muselés dans leur droit le plus fondamental d'expression", a estimé Me Lucie Simon, représentant la Coordination nationale contre les violences policières. Cette coordination est composée d'une cinquantaine d'organisations, dont La France Insoumise (LFI), Europe Écologie Les Verts (EELV) et la Confédération générale du travail (CGT).
La préfecture de police "prend acte" de la décision de justice et "rappelle que la manifestation est interdite", a-t-elle souligné à l'AFP. Cette interdiction avait été annoncée initialement par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait précisé que toutes les manifestations "en lien direct avec les émeutes" seraient annulées jusqu'au 15 juillet.
Une «tentative de museler l'expression politique des quartiers populaires»
Ces organisations de gauche, dont LFI, EELV, la CGT ou encore le Comité Adama Traoré, ont dénoncé cette interdiction de manifester. "Nous dénonçons avec force cette tentative de museler l'expression politique des quartiers populaires et la répression des mouvements sociaux et écologistes", ont-elles affirmé.
Malgré une précédente interdiction de la préfecture de police, près de 2000 personnes s'étaient rassemblées le 8 juillet dernier pour rendre hommage à Adama Traoré, décédé peu après son interpellation par des gendarmes en juillet 2016, dans le Val-d'Oise. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes suite à cette manifestation interdite, notamment pour des violences.