Refus d'obtempérer mortel à Nanterre : Gérald Darmanin évoque des images «extrêmement choquantes»

Au lendemain d'un refus d'obtempérer mortel à Paris, où un adolescent de 17 ans a été tué par le tir d'un policier, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est exprimé. Il promet la vérité et la justice tout en respectant la présomption d'innocence du fonctionnaire concerné. Le drame a déclenché une vague de violences urbaines en France.
Refus d'obtempérer mortel à Nanterre : Gérald Darmanin évoque des images «extrêmement choquantes»
Gérald Darmanin le 19 septembre 2022, à Simiane-Collongue (Bouches-du-Rhône). (Obatala-photography / Shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 28 juin 2023 à 10:20 - MAJ mercredi 28 juin 2023 à 12:03

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est exprimé ce mercredi matin à la préfecture de police de Paris, évoquant le refus d'obtempérer mortel durant lequel un adolescent de 17 ans, Naël M., a été tué par le tir d'un policier de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC). Gérald Darmanin a évoqué des images "extrêmement choquantes", et "pas conformes" à la loi de la République. "J'ai une pensée pour lui [Naël M.] et sa famille", a-t-il ajouté.

"Nous souhaitons, au sein du ministère et de la police nationale, avoir la vérité tout en respectant le temps de la justice", a souligné le ministre de l'Intérieur. "Nous prendrons des décisions administratives si des charges sont retenues contre le policier", a-t-il poursuivi, saluant dans le même temps "le travail formidable des forces de l’ordre tous les jours (...) qu’en aucun cas ce geste ne se justifie, si l’enquête le confirme". "La justice doit être faite, la vérité doit être dite pour tout le monde, la famille, la police. Il n’y a pas deux poids deux mesures. On peut avoir beaucoup d’émotion et respecter la présomption d’innocence", a ajouté Gérald Darmanin.

Le ministre a par ailleurs précisé que les deux policiers qui ont procédé à cette intervention étaient "expérimentés" et ne présentaient pas de "difficultés dans leur dossier administratif". Le fonctionnaire de 38 ans ayant ouvert le feu se trouvait toujours en garde à vue ce mercredi matin, dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). La mesure peut s'étendre jusqu'à 48 heures.

L'identité du policier diffusée sur les réseaux sociaux

Au micro d'Europe 1 ce mercredi matin, le porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), Matthieu Valet, a indiqué que l'identité du policier en cause et la ville où il habite, ont été diffusés sur les réseaux sociaux. "Une enquête judiciaire est ouverte à ce sujet sous l’égide du parquet de Paris", a-t-il souligné. "C’est très grave. Des délinquants ont l’intention de mener une vendetta sur ce policier".

Au sujet des violences urbaines survenues la nuit dernière à Nanterre et dans des communes voisines, mais également d'autres communes en France, le commissaire de police estime que "des émeutiers organisés sont venus pour en découdre. La justice, la vérité ne les intéresse pas, ils sont dans la rue pour se faire du policier".

2000 policiers et gendarmes sont mobilisés suite à cette nuit de violences, a précisé Gérald Darmanin, qui a "condamné" ces violences, en appelant "au calme". Le ministre a donné un bilan de 31 interpellations et 24 membres des forces de l'ordre blessés la nuit dernière.