Affaire Hedi à Marseille : des coups sont à l'origine du traumatisme crânien et non un tir de LBD

Hedi a été gravement blessé à Marseille (Bouches-du-Rhône) lors des émeutes suivant la mort de Nahel à Nanterre en juillet 2023. Une expertise médicale récente a révélé que ses blessures ne sont pas dues à un tir de LBD, mais aux coups portés par les policiers lorsqu'il était à terre. Quatre policiers ont été mis en examen pour violences aggravées dans ce dossier.
Affaire Hedi à Marseille : des coups sont à l'origine du traumatisme crânien et non un tir de LBD
Hedi dans son interview à Konbini fin juillet. (capture écran vidéo)
Par Actu17
Le jeudi 4 juillet 2024 à 10:19

Hedi, 22 ans, victime présumée de violences de la part de plusieurs policiers, avait été grièvement blessé à Marseille (Bouches-du-Rhône) dans la nuit du 1er au 2 juillet 2023, pendant les violentes émeutes qui ont suivi la mort de Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine). Sa photo, montrant une partie de son crâne amputé, avait marqué les esprits.

Initialement, la grave blessure d'Hedi était attribuée à un tir de LBD (lanceur de balles de défense) effectué par un policier à courte distance. Cependant, une expertise médicale, réclamée par les juges d'instruction, a révélé que ce tir n'était pas à l'origine de ses blessures. Ce sont les nombreux coups, notamment de matraque, donnés par les policiers alors qu'Hedi était à terre qui ont provoqué le traumatisme crânien.

Un an après les faits, Hedi raconte que sa santé ne s'est pas améliorée. "Malheureusement, je me sens toujours pareil qu’il y a un an", a-t-il confié à La Provence, attablé à la terrasse du restaurant familial à Meyrargues (Bouches-du-Rhône). La greffe qu'il avait reçue n'a pas pris, et il doit subir de nouvelles opérations. "Mon crâne apparaît comme un corps étranger donc il est en train de se faire manger de l’intérieur. Il faut tout refaire", explique-t-il. Le neurochirurgien avait utilisé un morceau de crâne retiré pour résorber l’hématome sous-dural causé par l’agression.

L'été dernier, quatre policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) soupçonnés d'être impliqués dans l'agression ont été mis en examen pour violences aggravées par trois circonstances : commises en réunion, avec usage d'une arme et par personne dépositaire de l'autorité publique. L'un de ces policiers avait été placé en détention pendant 40 jours avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire le 1er septembre.

L'expertise médicale oriente désormais l'affaire vers un probable procès en correctionnelle et non aux assises, car elle qualifie "l'agression de délit mais pas de crime", selon l'avocat de Hedi, Me Jacques-Antoine Preziosi.