Le mardi 26 avril 2022 à 16:47
La garde à vue du policier qui a fait usage de son arme dans la nuit de samedi à dimanche sur une voiture a été prolongée ce mardi. Il est donc toujours interrogé dans les locaux de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
"Cette mesure, prise notamment en raison de la gravité des conséquences des tirs de l'intéressé et afin de vérifier avec précision les conditions d'usage de son arme par celui-ci, est toujours en cours", a souligné le parquet de Paris lundi. Les quatre autres policiers de la compagnie de sécurisation de la cité (CSC) qui faisaient partie de l'équipage au moment de l'intervention, sont interrogés par l'IGPN depuis 14h30 ce mardi selon nos informations.
L'agent a ouvert le feu avec un fusil HK G36 peu avant minuit sur un homme au volant d'une Volkswagen Polo qui refusait le contrôle et aurait brutalement démarré en fonçant sur lui, au niveau du quai des Orfèvres (Ier). La voiture a terminé sa course sur le Pont-Neuf. Le conducteur de 25 ans a été tué, tout comme son passager de 31 ans. Tous deux étaient domiciliés dans le XXe arrondissement et connus des services de police. Le second passager de 42 ans, qui était assis à l'arrière et qui est inconnu des services de police, a été blessé par balle à un bras puis conduit à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (XIIIe) sans que son pronostic vital ne soit engagé.
Une transaction de drogue ?
Les cinq policiers venaient d’apercevoir la voiture stationnée en sens inverse de la circulation lorsqu'ils ont décidé de procéder à ce contrôle. Leur attention aurait été attirée par le fait que le second passager venait de monter et s'asseoir à l'arrière de la Polo, tout en discutant avec les deux autres occupants. Soupçonnant une transaction de drogue - qui sont courantes dans la capitale -, ils ont observé les trois hommes avant de s'approcher pour effectuer ce contrôle avec l'issue tragique que l'on connaît. Les enquêteurs de l'IGPN ont récupéré les images de vidéoprotection dans le cadre de cette enquête. La légitime défense semble se confirmer à ce stade des investigations précise une source proche du dossier. Un chauffeur de taxi qui a été témoin des faits a notamment confirmé ce scénario aux enquêteurs.
Dans la seconde enquête ouverte pour "tentative d'homicide volontaire sur personnes dépositaires de l'autorité publique", qui a été confiée au 1er district de police judiciaire (DPJ), de nouveaux éléments sont apparus. Lors de la fouille de la voiture, de la poudre aurait été découverte dans l'habitacle. Des analyses sont en cours afin de déterminer s'il s'agit de produit stupéfiant. 70 euros en numéraire auraient aussi été trouvés. Les deux hommes étaient-ils venus livrer une petite quantité de drogue au quadragénaire ? Une hypothèse qui pourrait expliquer les motivations du conducteur à redémarrer brutalement et échapper aux forces de l'ordre.