Le vendredi 9 juin 2023 à 20:48 - MAJ vendredi 9 juin 2023 à 22:00
Un homme de 49 ans, Christophe R., a été mis en examen pour enlèvement, séquestration, meurtre précédé ou accompagné d’un viol ce vendredi à Lorient (Morbihan) a annoncé le parquet de Lorient. Il est soupçonné d'être le meurtrier de la jeune Iris Coëtmen, 23 ans, dont le corps dénudé a été découvert le 27 mai dernier au matin, à Lanester. Il avait été placé en garde à vue ce jeudi.
Le suspect a demandé un délai afin de préparer sa défense avant son passage devant un juge des libertés et de la détention (JLD), qui va décider de son placement en détention provisoire, ou sous contrôle judiciaire. En l'attente, il a été écroué.
Cet homme est déjà connu de la justice puisqu'il a écopé d'une peine de neuf ans de prison en 2015, par la cour d'assises du Morbihan pour le viol d'une femme, en janvier 2001. Il avait été identifié dix ans après les faits par les enquêteurs, grâce à son ADN, après avoir été interpellé dans le cadre d'une affaire de vol de sous-vêtements féminins.
Son ADN découvert sous les ongles de la victime
Cette fois, les enquêteurs de la police judiciaire ont identifié Christophe R. par l'intermédiaire de son fourgon blanc. Un véhicule que l'on aperçoit sur les vidéoprotections, dans la nuit du vendredi au samedi 27 mai, alors qu'un suspect vient d'être filmé en train de déplacer Iris Coëtmen qui est allongée, semble-t-il en état d'ébriété, après une soirée passée dans un bar du centre-ville de Lorient avec trois hommes. En consultant le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS), ils sont tombés sur le profil de Christophe R. qui possède un véhicule similaire, qui vit à Hennebon, et qui a déjà été condamné pour le viol d'une femme.
Durant sa garde à vue, Christophe R. a d'abord fourni "des déclarations minimalistes, voire contradictoires", précise le procureur de la République, Stéphane Kellenberger. Le suspect "reconnaissait avoir tourné dans le centre-ville de Lorient, la nuit des faits, à bord du fourgon dans lequel il avait été observé par caméras". Les enquêteurs ont retrouvé son ADN sous les ongles de la victime poursuit le magistrat. Confronté à cet élément de l'enquête, Christophe R. "convenait – après l’avoir nié – qu’il l’avait vue ivre et inanimée [Iris Coëtmen], l’avait relevée et chargée à bord de son fourgon, tout en affirmant désormais qu’il s’agissait de l’aider, avant de lui dire de partir". L'homme a nié les faits reprochés, affirmant néanmoins que la jeune femme avait dû "le griffer".
L'épouse du suspect a elle aussi été interrogée durant une garde à vue. Face aux enquêteurs, cette dernière a confirmé que Christophe R. "possédait un fourgon et pouvait avoir des « pulsions », les situant toutefois dans le registre du vol et de la cleptomanie". Cette femme a été remise en liberté sans charge.
La suite des investigations permettra notamment de déterminer le déroulé exact des faits qui ont conduit à la mort de la jeune étudiante en informatique, mais également si cet homme a pu commettre d'autres faits. Des analyses complémentaires sont également en cours après l'autopsie du corps de la victime. L'examen a montré qu'il "présentait des lésions traumatiques et des hématomes au niveau de la tête et de la face" et que la jeune femme avait possiblement subi un viol.