Mort de Jean Pormanove en direct : l'autopsie exclut «l'intervention d’un tiers»

Les conclusions de l’autopsie de Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, écartent toute intervention violente. Le parquet de Nice privilégie une origine médicale ou toxicologique. Des analyses complémentaires sont en cours.
Mort de Jean Pormanove en direct : l'autopsie exclut «l'intervention d’un tiers»
Jean Pormanove est décédé dans la nuit du 17 au 18 août 2025. (capture écran TikTok)
Par Actu17
Le jeudi 21 août 2025 à 16:39

Les résultats de l’autopsie de Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, écartent toute origine traumatique dans le décès du streamer survenu dans la nuit du 17 au 18 août à Contes (Alpes-Maritimes). Le parquet de Nice, qui a annoncé ces conclusions dans un communiqué ce jeudi, évoque désormais des causes "d’origine médicale et / ou toxicologique", en lien avec des antécédents de santé et des traitements suivis par le défunt. L’enquête se poursuit dans le double cadre des recherches des causes de la mort et de la procédure ouverte depuis décembre 2024 concernant les violences mises en scène dans les contenus diffusés en ligne.

À la demande du parquet de Nice, l’autopsie de Raphaël Graven a été réalisée ce jeudi matin à l’institut médico-légal de Nice. Elle a été conduite par "deux médecins légistes experts judiciaires au sein de l’institut médico-légal de Nice en présence d’un officier de police judiciaire en charge de l’enquête", précise le procureur de la République, Damien Martinelli.

Les experts n’ont constaté "aucune lésion traumatique tant au niveau interne qu’externe, ce notamment au niveau du visage et du crâne, pouvant expliquer le décès". Ils signalent également l’"absence de lésions correspondant à des brûlures". Seules "quelques ecchymoses et lésions cicatrisées plus particulièrement sur les membres inférieurs" ont été relevées, sans lien causal avec le décès.

En conséquence, les médecins considèrent que "le décès de M. Graven n’a pas une origine traumatique et n’est pas en lien avec l’intervention d’un tiers".

Des causes médicales et toxicologiques privilégiées

Les premières conclusions orientent désormais les investigations vers des facteurs de santé. "Les causes probables du décès apparaissent donc d’origine médicale et / ou toxicologique", indique le parquet. Pour affiner ce diagnostic, "des analyses complémentaires, toxicologiques et anatomopathologiques, ont été ordonnées pour préciser ces causes".

Ces examens approfondis devront être mis en relation avec plusieurs éléments recueillis dans l’enquête, dont des témoignages faisant état d’"une intervention dentaire en Turquie en 2024", au cours de laquelle "Raphaël Graven avait subi une anesthésie qui avait dû être interrompue au regard des difficultés cardiaques mises en évidence à cette occasion". Par ailleurs, il ressort qu’il "faisait l’objet d’un traitement médical pour la glande thyroïde".

Une enquête toujours en cours sur les vidéos de violences

La mort de Jean Pormanove, survenue alors qu’il participait à un live marathon de plus de 298 heures sur la plateforme Kick, a suscité une vive émotion sur les réseaux sociaux et dans la sphère politique. Suivi par des centaines de milliers d’abonnés, il apparaissait régulièrement dans des vidéos où il subissait des violences physiques ou psychologiques de la part de deux partenaires, Narutovie et Safine. Ces diffusions étaient déjà visées par une enquête préliminaire ouverte en décembre 2024, à la suite d’un article de Mediapart.

Dans ce cadre, les chefs retenus portent sur des faits de "provocation publique [...] à la haine ou à la violence à raison de leur handicap", "violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours" et "diffusion d’enregistrement d’images relatives à la commission d’infractions d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne".

Comme le rappelle Damien Martinelli, "les résultats de ces analyses devront également le cas échéant être mis en lien avec les investigations en cours relatives au déroulement de la séquence live à laquelle participait Raphaël Graven".

Des moyens renforcés pour poursuivre les investigations

La justice continue d’examiner en parallèle les causes du décès et les conditions de production des contenus. "Les investigations se poursuivent dans le double cadre de l’enquête en recherches des causes de la mort et de l’enquête préliminaire", confirme le parquet.

Pour renforcer les moyens, "la direction nationale de la police judiciaire et l’office anti-cybercriminalité ont été co-saisis avec la DIPN 06 pour la suite des enquêtes".