Mort de Karine Esquivillon : avant de mourir, elle a «demandé de faire appel à la police»

Le corps de Karine Esquivillon a été découvert la nuit dernière sur les indications de son mari, Michel Pialle, qui se trouvait dans les dernières heures de sa garde à vue. Ce dernier a été mis en examen ce vendredi avant d'être écroué. La procureure de la République a livré de nouveaux éléments concernant cette atroce affaire, notamment au sujet des déclarations du suspect.
Mort de Karine Esquivillon : avant de mourir, elle a «demandé de faire appel à la police»
Karine Esquivillon a disparu le 27 mars 2023. (DR)
Par La Rédaction
Le vendredi 16 juin 2023 à 18:39

Michel Pialle, mari de Karine Esquivillon, disparue depuis plus de deux mois, a avoué durant sa garde à vue avoir tué sa femme, évoquant un acte accidentel. Ces aveux ont été faits lors de sa quatrième audition, en présence de son avocat. L'homme, âgé de 51 ans, a été mis en examen pour "meurtre sur conjoint" ce vendredi, avant d'être placé en détention provisoire.

"À l’issue de sa quatrième audition, en présence de son avocat, Michel Pialle a indiqué avoir tué son épouse le 27 mars 2023 d’un coup de carabine 22 Long Rifle équipée d’un silencieux", a détaillé la procureure de la République de La Roche-sur-Yon (Vendée), Emmanuelle Lepissier. Le suspect a prétendu que le coup de feu avait été accidentel, affirmant "qu’il n’avait pas vu que la carabine, qu’il prenait en photo en vue de sa mise en vente sur internet, était chargée".

Il affirme avoir «essayé de ranimer» son épouse

Karine Esquivillon, blessée au flanc gauche, aurait rapidement succombé à sa blessure. Michel Pialle a déclaré qu'elle était morte "après lui avoir demandé de faire appel aux services de police et qu’il a essayé de la ranimer" poursuit la procureure. L'homme a indiqué avoir paniqué après le drame, déposant le corps de son épouse dans un terrain privé près de la commune de Challans. Aux alentours de 4 heures du matin, les enquêteurs ont retrouvé le corps de la victime, dans le bois Gordeau. Il n'était pas enterré.

Michel Pialle a également avoué avoir jeté l'arme du crime dans le lac d’Apremont, mais malgré ses indications, elle n'a pas encore été retrouvée. De plus, des micro traces de sang ont été découvertes dans l’une des voitures saisies par la gendarmerie. La procureure de la République a également révélé que Michel Pialle "a indiqué avoir jeté le téléphone portable de Karine Esquivillon quelques jours après les faits", sans donner de date précise. Les enquêteurs ont utilisé les données de téléphonie pour montrer que le portable de Karine n'avait jamais quitté la commune de Maché.

Une autopsie est prévue pour ce samedi à l’institut médico-légal de Nantes, pour confirmer formellement l'identification du corps et vérifier la cause du décès. Cette autopsie permettra de déterminer si les déclarations de Michel Pialle lors de sa garde à vue sont "cohérents avec les éléments techniques", selon une source proche de l'enquête.

«C'est l'enfer sur terre pour nous»

"Tout s'écroule ce matin, c'est l'enfer sur terre pour nous. Je pense aux enfants, je serai là pour eux", a réagi, sous le choc, la sœur de Karine Esquivillon, Adélaide, à France Bleu. "Je ne voulais pas imaginer qu'il ait pu faire du mal à Karine, c'est impensable. Il a dû sentir qu'elle voulait changer de vie et partir. Comme il ne supportait pas qu'on s'éloigne de lui et qu'il voulait tout contrôler, il l'a empêchée de vivre, il lui a ôté la vie".