Le mercredi 19 juillet 2023 à 16:18
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris en réponse à une plainte déposée par la famille du jeune Nahel, décédé en juin dernier à l'âge de 17 ans lors d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine). Cette enquête porte sur la cagnotte de soutien à la famille du policier mis en examen et écroué dans ce dossier, qui a permis de récolter plus de 1,6 million d'euros. L'argent a été versé à la famille la semaine dernière. Cette cagnotte a été lancée par Jean Messiha, ancien porte-parole d'Éric Zemmour à la dernière élection présidentielle.
L'enquête a été confiée à la sous-direction des affaires économiques et financières de la police judiciaire. La plainte de la famille de Nahel dénonce des faits d'"escroquerie en bande organisée", ainsi que des "manœuvres frauduleuses" et des "mensonges" de la part de Jean Messiha, avec pour but présumé de "tromper" les donateurs afin de récolter des fonds. La plainte stipule que toute personne bénéficiant de la cagnotte, y compris les membres de la famille du policier, pourrait être accusés de recel d'"escroquerie en bande organisée".
La plateforme Gofundme a indiqué début juillet que la cagnotte était "conforme" à ses règles car les fonds "seront versés directement à la famille en question". La plainte accuse cependant Jean Messiha d'avoir "publiquement et mensongèrement présenté Nahel comme un multirécidiviste", tout en "mentant" en décrivant le policier "comme un héros du Bataclan", alors que ce dernier "ne serait en aucun cas intervenu" lors de l'attaque terroriste du 13 novembre 2015.
Pour «criminaliser» Nahel
De plus, la plainte accuse Jean Messiha d'avoir relayé sur Twitter "des informations qui seraient issues du fichier du traitement des antécédents judiciaires de Nahel" pour le "criminaliser", des informations "nécessairement données par un ou plusieurs membres des forces de l'ordre". Cette déposition vise donc également des faits de détournement de la finalité d'un traitement de données à caractère personnel et de recel.