Sainte-Soline : Deux nouvelles plaintes, le pronostic vital d'un des manifestants reste engagé

Quatre manifestants ont été gravement blessés lors de la manifestation contre les mégabassines de Sainte-Soline, avec un pronostic vital qui reste engagé pour l'un d'entre eux. Le procureur de la République Rennes a fourni des informations sur l'état de santé des victimes et a ouvert quatre procédures distinctes.
Sainte-Soline : Deux nouvelles plaintes, le pronostic vital d'un des manifestants reste engagé
Des gendarmes à Sainte-Soline peu après les violents affrontement, le 25 mars 2023. (Clément Lanot / CL Presse)
Par Actu17
Le mardi 4 avril 2023 à 19:44

Quatre manifestants ont été grièvement blessés lors de la manifestation contre les mégabassines, à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le 25 mars dernier. Le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, a livré de nouvelles informations sur l'état de santé des victimes et a ouvert quatre procédures distinctes pour enquêter sur les violences.

La première victime, née en 1990, Serge D., présente un pronostic vital toujours engagé et souffre d'un "traumatisme crânien grave". Selon Libération, l'une des hypothèses concernant l'origine de sa blessure est l'explosion d'une grenade lacrymogène.

Le deuxième manifestant, dont l'état de santé s'est amélioré après être sorti du coma, s'est vu attribuer une incapacité temporaire de travail (ITT) de 100 jours. Un objet semblable à "un feu d'artifice" a été retrouvé lors de son hospitalisation. Des plaintes pour "tentative de meurtre" et "entrave aux secours" ont été déposées concernant ces deux premiers dossiers.

La troisième victime, née en 1995, souffre d'un traumatisme au pied gauche. Selon elle, cette blessure serait due à l'utilisation d'une grenade de désencerclement par les forces de l'ordre, lors de la manifestation. Enfin, la quatrième victime, une jeune femme née en 2003, présente un "polytraumatisme facial très important" et de graves blessures, entraînant une ITT de 100 jours, à réévaluer. Actuellement, elle ne peut pas parler, car sa mâchoire a été rigidifiée par les médecins. Deux nouvelles plaintes ont été déposées lundi concernant ces deux dernières victimes.

Les qualifications retenues à ce stade des investigations sont "violences par personne dépositaire de l'autorité publique" et "non-assistance à personne en péril". Le procureur de Rennes a saisi l'Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN) pour mener les investigations, qui pourraient durer plusieurs mois. "J'ai aussi demandé à ce que l’ensemble des chefs de gendarmerie présents sur place soient entendus pour témoigner de leur action et des directives données", a mentionné le magistrat.

Appel à témoins

Les enquêteurs espèrent notamment déterminer la position des manifestants au moment des faits et ont lancé un appel à témoins pour recueillir des photos ou des vidéos de l'événement. Si vous êtes en possession de documents pouvant aider les enquêteurs, vous pouvez les envoyer à : [email protected].

47 gendarmes ont été blessés durant les violents affrontements, et près de 200 blessés ont été recencés du côté des manifestants, dont 40 graves. Selon le ministère de l'Intérieur, durant les contrôles en amont de la manifestation, les gendarmes ont saisi : 62 couteaux, 67 boules de pétanque, 7 artifices, 6 bidons d’essence, 12 pierres et parpaings, 13 haches et machettes, 5 matraques ou battes de baseball, 20 aérosols et bonbonnes de gaz, 69 équipements de protection et 95 outils divers.