Assassinats de Leslie et Kevin : l'un des suspects remis en liberté après une erreur de procédure

Nathan Badji, l’un des cinq suspects mis en examen dans l’affaire des assassinats de Leslie Hoorelbeke et Kevin Trompat, a été remis en liberté ce mardi 18 mars. Une erreur de procédure, liée à l'absence de convocation de son avocate lors d’une audience, a conduit la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Poitiers à annuler la prolongation de sa détention provisoire. Cette décision a provoqué la colère des proches des victimes.
Assassinats de Leslie et Kevin : l'un des suspects remis en liberté après une erreur de procédure
Leslie et Kevin ont disparu dans la nuit du 25 au 26 novembre 2022 à Prahecq (Deux-Sèvres).
Par Actu17
Le mardi 18 mars 2025 à 15:32 - MAJ mardi 18 mars 2025 à 16:17

Nathan Badji, l’un des cinq suspects mis en examen dans l’affaire des assassinats de Leslie Hoorelbeke et Kevin Trompat, a été remis en liberté ce mardi 18 mars par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Poitiers, comme révélé par Le Figaro. Cette décision intervient à la suite d’une erreur de procédure ayant invalidé la prolongation de sa détention provisoire.

En détention depuis mars 2023, Nathan Badji, 24 ans, faisait appel de la prolongation de son incarcération décidée le 21 février dernier par le juge des libertés et de la détention (JLD). Son avocate, Me Oriane Quénot, n’avait pas été convoquée à l’audience. "Je n'ai jamais été destinataire de la convocation pour me présenter aux débats du 21 février. Elle a été envoyée à une mauvaise adresse. M. Badji a comparu seul alors qu'il n'avait pas renoncé à ma présence", a-t-elle expliqué à Ici Poitou. Elle qualifie cette situation d’"extrêmement rare".

Cette erreur a conduit à l’annulation de la prolongation de détention et à sa remise en liberté sous contrôle judiciaire. L’avocate générale a reconnu la faute tout en mettant en garde sur les conséquences d’une libération. "S’il est remis en liberté, il faudra être extrêmement prudent. Il faudra que sa sécurité soit assurée", a-t-elle déclaré devant la cour, selon La Nouvelle République.

«La justice laisse filer l’un des auteurs présumés»

La remise en liberté de Nathan Badji provoque la colère des familles des victimes. Me Lionel Béthune de Moro, avocat du père et de la belle-mère de Leslie, dénonce une décision incompréhensible. "La justice ne prend pas le temps d’entendre la famille de Leslie, après plusieurs demandes qui ont toutes été rejetées par le juge d’instruction, mais laisse filer l’un des auteurs présumés de ce crime particulièrement sordide", a-t-il déclaré à Sud-Ouest.

Nathan Badji est soupçonné d’avoir été aux côtés de Tom Trouillet lors de l’agression mortelle de Leslie Hoorelbeke et Kevin Trompat dans la nuit du 25 au 26 novembre 2022 à Prahecq (Deux-Sèvres). Il est également accusé d’avoir participé à la dissimulation des corps, retrouvés début mars 2023 en Charente-Maritime. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

En attendant son procès devant une cour d’assises, prévu au plus tôt pour le premier semestre 2026, Nathan Badji devra respecter plusieurs obligations dans le cadre de son contrôle judiciaire. Il lui est interdit de quitter la Charente-Maritime, il doit se présenter une fois par jour à la gendarmerie la plus proche de son domicile et remettre son passeport aux forces de l’ordre. Il lui est également interdit d’entrer en contact avec les autres suspects.

Des menaces sur sa sécurité

Depuis son incarcération, Nathan Badji a fait l’objet de menaces et d’agressions. En avril 2024, il avait été violemment agressé en prison, ce qui lui avait valu huit jours d’incapacité totale de travail (ITT). Un an auparavant, en mai 2023, Guy Trompat, le père de Kevin, avait été placé en garde à vue, soupçonné d’avoir cherché à recruter un détenu pour éliminer les responsables du meurtre de son fils. Me Oriane Quénot a fait part de ses inquiétudes : "On a eu par le passé vent de plusieurs menaces et pressions à la fois sur Nathan et sur des membres de sa famille donc on reste vigilant", a-t-elle confié à Ici Poitou.

Actuellement, parmi les cinq mis en examen dans cette affaire, deux restent en détention : Tom Trouillet, présenté comme l’instigateur du double assassinat, et Mickaël Zadi, soupçonné d’avoir participé aux mises à mort et à la dissimulation des corps. Enzo Challat et Stevan Mathieu, mis en cause respectivement pour assassinats et pour "recel de cadavres et modification de scène de crime", ont quant à eux été placés sous contrôle judiciaire.