Le mercredi 6 décembre 2023 à 15:42 - MAJ mercredi 6 décembre 2023 à 15:58
Ce mercredi, Warda A., une influenceuse âgée de 37 ans, a été condamnée par le tribunal judiciaire de Paris à une peine de dix mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme" suite à ses propos tenus sur Instagram début novembre. Elle y ironisait sur la mort d'un bébé israélien, prétendument tué par le Hamas dans un four, lors des attaques du 7 octobre, une information non confirmée par les autorités israéliennes.
Dans sa vidéo, Warda A. avait déclaré : "À chaque fois que je tombe sur l’histoire du bébé qui a été mis dans le four, je me pose la question s’ils ont mis du sel, du poivre (...), du thym ? S’ils l’ont fait revenir à quoi ?". Ces propos ont suscité une vive réaction, notamment de la part de six associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme qui se sont constituées partie civile. Le tribunal a condamné la prévenue à verser 1000 euros d’indemnisation et 500 euros de frais de procédure à chacune de ces associations.
«Ça a été mal interprété, j’ai été maladroite»
Lors de son audience, Warda A. a reconnu s'être exprimée avec "un peu d’ironie", tout en niant toute intention de "provocation". Elle a expliqué sa démarche comme une tentative de dénoncer la "propagande" et la "manipulation des médias", affirmant : "Ça a été mal interprété, j’ai été maladroite, mais je n’ai pas eu l’intention de faire du mal à qui que ce soit". Elle a également refusé de qualifier le Hamas de mouvement "terroriste", tout en admettant que l’attaque du 7 octobre l’était.
En complément de sa peine de prison, la prévenue devra suivre un "stage de citoyenneté" pour s’imprégner des "valeurs de la République". La défense de Warda A., assurée par Me Ilyacine Maallaoui, a annoncé son intention de faire appel de la décision. Me Maallaoui a souligné : "Et si nous devons aller jusqu'à la Cour de cassation, voire des instances européennes, nous le ferons".
Le tribunal a également rejeté la constitution de partie civile du député Meyer Habib, arguant que, malgré son "émotion" face à la vidéo, il ne pouvait se prévaloir d'aucun "préjudice personnel".