Cadavres découverts dans la Seine : la mise en examen du principal suspect requise pour quatre meurtres

Un homme a été déféré dimanche au tribunal judiciaire de Créteil dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour meurtres en concours. Il est soupçonné d’être impliqué dans la mort de quatre hommes retrouvés dans la Seine à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) le 13 août.
Cadavres découverts dans la Seine : la mise en examen du principal suspect requise pour quatre meurtres
Illustration. (Sergey Novikov / Shutterstock)
Par La Rédaction
Le dimanche 24 août 2025 à 10:31 - MAJ dimanche 24 août 2025 à 19:20

Mise à jour 19 heures : Le suspect a été mis en examen pour meurtres.

Quatre corps ont été découverts dans la Seine à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) le 13 août dernier. Un homme SDF, âgé d’une vingtaine d’années, a été présenté dimanche à un juge d’instruction à Créteil en vue de sa mise en examen pour meurtres en concours. Le parquet a requis son placement en détention provisoire.

Les quatre corps avaient été retrouvés "à proximité les uns des autres" dans la Seine, "en début d’après-midi", selon le parquet de Créteil. Les premières constatations avaient mis en évidence "un premier corps, relativement préservé", vêtu d’un t-shirt, "le bas de son corps dénudé", tandis que "les trois autres corps présentaient un état de dégradation très avancé". Le pantalon de l’un d’eux était "baissé au niveau des chevilles".

Dès le départ, les corps ayant été découverts simultanément dans un "périmètre restreint", quatre procédures en recherche des causes de la mort avaient été ouvertes. Le Service départemental de la police judiciaire du Val-de-Marne (SDPJ 94) a été saisi en appui, puis la Brigade criminelle de la préfecture de police de Paris a été chargée de l’enquête. Le 14 août, une première autopsie révélait des "lésions de violence, évocatrices d’une strangulation", sur le premier corps, ce qui a conduit à retenir "l’hypothèse d’un décès d’origine criminelle". Un scanner approfondi a ensuite permis de détecter des lésions similaires sur un deuxième corps. Une trace suspecte, dont "l’origine ne pouvait être déterminée", a également été relevée sur un troisième corps.

Une information judiciaire pour "meurtres en concours" a ensuite été ouverte, permettant le recours à un régime procédural spécifique, incluant notamment des "techniques spéciales d’enquête" et une garde à vue pouvant aller jusqu’à 96 heures. "Au total, plus d’une soixantaine d’effectifs de police était mobilisée", indique le parquet.

Les quatre victimes ont été progressivement identifiées. Le premier corps est celui d’un homme de 48 ans, de nationalité française, domicilié à Créteil. Ses proches étaient sans nouvelles de lui depuis le 11 août, et il fréquentait "les abords du lieu de découverte des corps, connus pour être un lieu de rencontres homosexuelles éphémères". Le deuxième est celui d’un Algérien de 21 ans résidant à Choisy-le-Roi, dont la disparition avait été signalée le 7 août. Les deux derniers corps sont ceux de deux hommes sans domicile fixe, "fréquentant régulièrement les abords du lieu de découverte" : un Algérien de 21 ans, disparu depuis le 26 juillet, et un Tunisien de 26 ans, porté disparu depuis le 31 juillet.

Le suspect a refusé de répondre aux questions des enquêteurs

Les investigations, fondées sur "de nouvelles constatations sur les lieux, l’exploitation des vidéoprotections ainsi que l’étude de la téléphonie", ont conduit les enquêteurs à s’intéresser à un homme SDF, "habituellement présent aux abords du lieu de découverte des corps". Il avait été interpellé une première fois le 5 août "en possession de documents dont le titulaire ne pouvait être contacté". Il avait été laissé libre avec une convocation judiciaire pour recel, mais ces documents se sont avérés appartenir à la deuxième victime identifiée.

Le suspect a finalement été interpellé le 20 août dans un centre de rétention administrative et placé en garde à vue. "Interrogé, il répondait succinctement aux enquêteurs sur ses éléments de vie. Il refusait de répondre aux questions relatives aux faits qui lui étaient reprochés", précise le parquet. "La poursuite des investigations confirmait en revanche un lien entre le premier homme placé en GAV et chacune des victimes dans un temps concomitant à leur disparition".

Le second suspect remis en liberté sans charge

Un deuxième individu, en lien avec le suspect et deux des victimes SDF, a également été placé en garde à vue le 21 août, mais "aucune charge n’étant retenue", il a été relâché le 23 août.

Le principal suspect, dont "l’identité restait incertaine", est un homme "de type nord-africain", sans nationalité établie, âgé d’une vingtaine d’années. Il est connu de la justice pour "un vol avec dégradation dans un véhicule en janvier 2025" ainsi qu’un "recel de vol commis le 5 août 2025". Dans ces deux affaires, il devait être convoqué au tribunal de Créteil en septembre ou dans le cadre d’une ordonnance pénale.

Le parquet de Créteil rappelle que le mis en cause "bénéficie de la présomption d’innocence".