Le vendredi 9 mai 2025 à 21:33
L'auteur présumé du meurtre d’Aboubakar Cissé, poignardé à 57 reprises dans la mosquée Khadidja à La Grand-Combe (Gard), a été mis en examen pour "assassinat à raison de la race ou de la religion" et placé en détention provisoire ce vendredi 9 mai, après sa remise aux forces de l'ordre françaises par l’Italie, a annoncé le parquet de Nîmes.
Olivier Hadzovic, un Français âgé de 20 ans, avait fui vers l’Italie après le meurtre survenu le 25 avril. Il s’était présenté de lui-même au commissariat de Pistoia, près de Florence, trois jours plus tard. Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, il a accepté d’être remis à la France dans le cadre d’une procédure accélérée. Son avocat italien, Giovanni Salvietti, a confirmé qu’il avait été "remis ce matin aux autorités françaises", précisant que "comme d’habitude, il s’exprime très peu".
À son arrivée au palais de justice de Nîmes, Olivier Hadzovic a été présenté au juge d’instruction pour son premier interrogatoire. Selon le parquet, il "n’a pas été en mesure de faire des déclarations et sera interrogé ultérieurement". Il a été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.
«Envie obsessionnelle de tuer une personne»
La procureure de Nîmes, Cécile Gensac, avait annoncé son transfert en début de semaine, rappelant que le suspect avait agi selon une "envie obsessionnelle de tuer une personne". Le 2 mai, lors d’une conférence de presse, elle avait précisé que l’acte avait été commis dans un "contexte isolé, sans revendication idéologique ou lien avec une organisation", ajoutant : "Les ressorts pour agir de l’agresseur sont très vite apparus comme profondément personnels, l’envie de tuer quelqu’un, quelle que soit la cible", dans un contexte de "fascination morbide".
La magistrate a souligné que "rien ne permet pour l’heure d’expliquer pourquoi il entre dans cette mosquée" ni pourquoi il a agressé Aboubakar Cissé, une victime apparemment choisie au hasard. Elle a également mentionné le signalement, plusieurs mois avant les faits, d’une jeune femme ayant découvert les contenus publiés en ligne par le suspect, dans lesquels il exprimait déjà "des envies de viol de femmes, de meurtres ou de viols de cadavre".
Le corps d’Aboubakar Cissé, ressortissant malien de 22 ans, a été rapatrié au Mali, où une cérémonie de prière s’est tenue le 8 mai à Bamako en sa mémoire. Des proches et des responsables ont demandé que "la justice aboutisse" dans cette affaire.