Le vendredi 25 octobre 2024 à 13:25
Les juges d'instruction ont ordonné ce vendredi la tenue d’un procès pour assassinat contre Loïk Le Priol et Romain Bouvier, deux militants d'ultradroite, accusés d'avoir tué par balles l'ancien international de rugby argentin Federico Martin Aramburu en mars 2022 à Paris. Le parquet a confirmé que Loïk Le Priol, 30 ans, et Romain Bouvier, 33 ans, déjà condamnés pour violences, sont accusés d'avoir "volontairement donné la mort à Federico Martin Aramburu (...) en tirant contre lui plusieurs projectiles avec une arme à feu, dans des zones vitales et de dos (...) avec préméditation".
Les faits se sont déroulés le 19 mars 2022. Ce jour-là, Federico Martin Aramburu, 42 ans, se trouvait dans un bar du boulevard Saint-Germain, dans le VIe arrondissement de Paris, en compagnie de Shaun Hegarty, un ancien joueur de rugby comme lui. Les deux amis, qui avaient prévu d'assister au match France-Angleterre au Stade de France, se sont retrouvés impliqués dans une altercation avec Loïk Le Priol et Romain Bouvier. Après avoir quitté l'établissement, ils ont été rattrapés par les deux militants, qui ont tiré à deux reprises sur l'ex-Puma, le blessant mortellement. Selon le parquet, "les deux scènes de tirs de Romain Bouvier et de Loïk Le Priol (s'inscrivaient) en réalité dans une seule scène unique de violences, qui est la mise en œuvre du projet prémédité".
La cour d'assises de Paris jugera également deux autres personnes impliquées dans cette affaire. Lyson R., la compagne de Loïk Le Priol, présente lors des faits, comparaîtra notamment pour complicité d'assassinat. Un autre homme, âgé de 35 ans, est accusé de soustraction de criminel pour avoir aidé Romain Bouvier dans sa fuite après le meurtre.
Loïk Le Priol plaide la légitime défense
Depuis sa retraite sportive, Federico Martin Aramburu vivait à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) et travaillait dans le secteur du tourisme. Ancien centre ou ailier, il avait évolué dans plusieurs clubs français, dont Biarritz, Perpignan et Dax, et comptait 22 sélections avec l’équipe argentine. Sa mort a provoqué une vive émotion dans le monde du rugby, tant en France qu’en Argentine.
Dans le cadre de la procédure judiciaire, Loïk Le Priol a affirmé avoir agi en état de légitime défense. Romain Bouvier, quant à lui, a déclaré avoir tiré "des tirs dissuasifs vers le sol", sans intention de tuer Aramburu. Les deux suspects, connus pour leur appartenance à la mouvance d’ultradroite, avaient été interpellés quelques jours après le meurtre : Loïk Le Priol en Hongrie, alors qu'il tentait de se rendre en Ukraine, et Romain Bouvier dans la Sarthe.