Le jeudi 21 mars 2024 à 12:48
Dahbia B., la tueuse présumée de la petite Lola à Paris, pourrait être jugée devant une cour d'assises. Une contre-expertise psychiatrique a conclu en janvier dernier que le discernement de cette femme n'était pas aboli, ni altéré, au moment du meurtre particulièrement sordide de la petite fille de 12 ans, survenu en octobre 2022, rapporte BFMTV.
Dans un compte rendu de 31 pages, les deux experts missionnés par la juge d'instruction, qui ont rencontré Dahbia B., actuellement en détention provisoire, à trois reprises en 2023, indique qu'elle n'était pas "atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ayant aboli ou altéré son discernement et le contrôle de ses actes". Selon ce rapport, la suspecte est "accessible à une sanction pénale et peut répondre de ses actes devant une juridiction". Une première expertise réalisée en décembre 2022 était arrivée à la même conclusion. Peu après le meurtre, plusieurs sources avaient indiqué que la suspecte souffrait de troubles psychiatriques.
«Je n'avais pas de but en faisant ça»
Le corps de Lola avait été découvert dans une malle, à proximité de l'immeuble où elle vivait avec ses parents, dans le XIXe arrondissement de Paris, le 14 octobre 2022. Dahbia B., une ressortissante algérienne sans domicile fixe, qui était visée par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), est accusée d'avoir "entraîné" la petite Lola dans l’appartement de sa sœur, avant de lui faire subir l'horreur, jusqu'à la mort. La fillette a été violée puis tuée par asphyxie. Sa gorge a ensuite été tranchée en profondeur. La suspecte a ensuite tenté de dissimuler le corps de la jeune victime.
Dahbia B. n'a pas été en mesure d'expliquer ses motivations aux deux experts. "Elle reconnaît les faits reprochés mais se montre en difficulté pour identifier les motivations", peut-on lire dans ce rapport, selon la chaîne d'informations. Le compte rendu inclut également des propos de la suspecte : "Je ne sais pas pourquoi j'ai écrit 'zéro' et 'un' sur ses pieds au vernis rouge. J'ai laissé une goutte de sang. J'ai réalisé que j'avais tué quelqu'un (...) Je n'avais pas de but en faisant ça... A posteriori, j'ai compris que ça m'avait fait du bien".
Pas de lien avec sa consommation de cannabis
Les experts ont par ailleurs écarté l'hypothèse d'une "décompensation psychiatrique" liée à la consommation importante de cannabis de la suspecte. Cette dernière a déclaré qu'elle fumait dix joints par jour depuis ses 16 ans. Le compte rendu indique que c'est la personnalité de la jeune femme qui est en cause. Une personnalité qu'ils qualifient de "pathologique sévère" et traversée par "une dangerosité criminologique élevée". Dans ce dossier, Dahbia B. a été mise en examen des chefs de "meurtre d'un mineur de 15 ans" aggravé et "viol sur mineur avec actes de torture et de barbarie".
Le père de Lola, Johan Daviet, est décédé le mois dernier à Fouquereuil, près de Béthune, dans le Pas-de-Calais, à l'âge de 49 ans.