Mort d'Agathe Hilairet : le suspect, mis en examen pour meurtre, reconnaît avoir porté deux coups

Un ouvrier agricole de 60 ans, déjà condamné pour des faits de viols, a été mis en examen à Poitiers pour le meurtre d’Agathe Hilairet, 28 ans, disparue en avril et retrouvée morte à Vivonne (Vienne) début mai.
Mort d'Agathe Hilairet : le suspect, mis en examen pour meurtre, reconnaît avoir porté deux coups
Agathe Hilairet a disparu jeudi 10 avril 2025 à Vivonne (Vienne). (DR)
Par Actu17
Le vendredi 12 septembre 2025 à 14:28

Le principal suspect dans le meurtre d’Agathe Hilairet, joggeuse de 28 ans retrouvée morte à Vivonne (Vienne) le 4 mai dernier, a été mis en examen ce vendredi pour "meurtre précédé d’enlèvement et séquestration".

Âgé de 60 ans, l’homme, ouvrier agricole domicilié à Vivonne et employé à Celle-Levescaut, a été interpellé ce mercredi 10 septembre à son domicile. Il a été présenté dans la matinée à un magistrat instructeur, puis à un juge des libertés et de la détention (JLD) en vue de son placement en détention provisoire qui a été requis par le parquet.

Son avocat, Me Aurélien Bourdier, a indiqué à plusieurs médias que son client "reconnaît partiellement les faits". Selon lui, il "reconnaît deux coups qui ont entraîné la mort sans intention de la donner". L’avocat a ajouté que "à ce stade, à notre lecture du dossier, aucun élément objectif ou concret nous permet d'invalider [sa] position (...). Dès lors, la qualification juridique de meurtre nous semble tout à fait contestable. L'instruction permettra de faire la lumière sur tout ça".

L'ADN de la victime dans le véhicule du suspect

La procureure de la République de Poitiers, Rachel Bray, a confirmé dans un communiqué que le suspect avait reconnu "sa présence sur les lieux et avoir été en contact avec Agathe Hilairet". Elle a précisé que les "expertises réalisées dans le temps de la garde à vue ont permis de matérialiser la présence de l’ADN de la victime dans [son] véhicule".

Déjà condamné à deux reprises pour viol

Le casier judiciaire du mis en examen mentionne deux lourdes condamnations criminelles. "Le 09 février 1994" il avait été condamné par "la cour d’assises du Puy-de-Dôme" à "12 ans de réclusion criminelle" pour "des faits de viol commis sous la menace d’une arme". Dix ans plus tard, "le 27 février 2004", "la cour d’assises de la Haute-Loire" l’a condamné "à la peine de 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté fixée à 20 ans pour des faits de viol commis sous la menace d’une arme en récidive et agression sexuelle en récidive". Il est par ailleurs inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS).

Agathe Hilairet, joggeuse expérimentée, avait disparu le 10 avril dernier après être partie courir. Son téléphone avait borné une dernière fois à Voulon. Ses parents, inquiets, avaient signalé sa disparition dès l’après-midi.

Le 14 avril 2025, une information judiciaire avait été ouverte, permettant d’élargir les capacités d’investigation des enquêteurs. De vastes recherches avaient ensuite été lancées par le groupement de gendarmerie départementale de la Vienne et confiées à la brigade de recherches de Poitiers, appuyée par la section de recherches. La procureure a rappelé que l’enquête avait mobilisé 17 enquêteurs, qui se sont "entièrement dédiés à la vérification de l’ensemble des signalements et témoignages recueillis". Cela représente "7000 appels à témoins vérifiés dont une centaine ont fait l’objet d’une audition et de rapprochement, 750 signalements vérifiés provenant de l’ensemble du territoire, 1200 heures de vidéo-surveillance visionnées, 22 interceptions téléphoniques mises en place et suivies, 10 véhicules mis sous surveillance ou suivis, 1000 auditions recueillies, 1650 procès-verbaux d’investigations rédigés et 160 environnements de personnes réalisés".

Le corps de la jeune femme avait finalement été découvert le 4 mai par un promeneur dans un sous-bois à Vivonne, après trois semaines de recherches auxquelles avaient participé plus de 300 volontaires.