Le mardi 18 juillet 2023 à 18:54
Le policier de 38 ans mis en examen pour "homicide volontaire" après avoir ouvert le feu lors d'une intervention pour un refus d'obtempérer à Nanterre, le 27 juin dernier, tuant le jeune Nahel M. qui était au volant, a été incarcéré 48 heures après les faits, à la prison de la Santé à Paris (XIVe), dans le cadre de son placement en détention provisoire.
Au cours des trois dernières semaines, le fonctionnaire n'a pas pu voir sa famille au parloir, rapporte Europe 1. Il a été placé à l'isolement et a juste pu communiquer avec sa compagne par téléphone. Ses proches ont écrit aux magistrats afin d'obtenir un droit de visite ajoutent nos confrères. Ils n'ont pas eu de retour à ce stade et le juge dispose d'un délai de vingt jours pour donner suite à cette demande.
Au cours de sa garde à vue, le policier mis en cause a évoqué la complexité de l'intervention. Ses déclarations ont été retracées par le parquet dans son réquisitoire : "Il expliquait s’être retrouvé acculé contre le trottoir et le muret situé derrière lui. Il avait immédiatement pensé que le conducteur allait accélérer alors que pour lui, à cet instant précis, son collègue se trouvait toujours dans l’habitacle. Il avait pris la décision d’ouvrir le feu pour éviter qu’il ne renverse quelqu’un ou "n’embarque" son collègue et alors que lui-même avait été "un peu poussé" lorsque le conducteur avait accéléré".
Une cagnotte d'1,6 million d'euros
Une cagnotte en ligne, ouverte pour soutenir la famille de ce policier, a atteint 1,6 million d'euros et a été versée à la compagne du fonctionnaire la semaine dernière. Elle "s'est engagée par écrit" à utiliser les fonds, exclusivement pour subvenir aux besoins de la famille, a précisé la plateforme GoFundMe.
L'avocat du policier, Me Laurent-Franck Lienard, pourrait faire une demande de remise en liberté sous contrôle judiciaire, dans les prochaines semaines.