Convoi attaqué à Incarville : des agents pénitentiaires auraient fait usage de leur arme de service

Cinq agents pénitentiaires étaient présents dans le convoi qui conduisait le détenu Mohamed Amra de sa cellule de prison à Évreux, jusqu'au tribunal judiciaire de Rouen. Deux véhicules utilisés par les malfaiteurs ont été retrouvés brûlés peu après l'attaque. La procureure de la République de Paris a livré de nouveaux éléments ce mardi soir.
Convoi attaqué à Incarville : des agents pénitentiaires auraient fait usage de leur arme de service
Le fourgon des agents de l'administration pénitentiaire attaqués durant les constatations des enquêteurs ce mardi 14 mai 2024. (Remy Buisine)
Par La Rédaction
Le mardi 14 mai 2024 à 22:23 - MAJ mardi 14 mai 2024 à 23:43

La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, s'est exprimée dans une conférence de presse ce mardi soir concernant l'attaque mortelle au péage d'Incarville (Eure), dans laquelle deux agents pénitentiaires ont été tués, évoquant un "déchaînement de violences". Les "premières constatations laissent penser que certains agents ont pu faire usage de leurs armes de service", a indiqué la magistrate, sans préciser le nombre de coups de feu tirés durant cette attaque. Deux véhicules appartenant aux malfaiteurs ont été retrouvés brûlés à Houetteville et Gauville-le-Campagne (Eure), en plus de la Peugeot 5008 bélier abandonnée sur la scène de crime qui avait été volée il y a quelques jours, a aussi précisé la procureure, confirmant nos informations.

L'un des agents tués, capitaine, avait 52 ans. Il travaillait depuis 1996 dans l'administration pénitentiaire. Il était pacsé et père de jumeaux nés en 2003 qui allaient fêter leur anniversaire dans quelques jours. Le deuxième agent tué avait 34 ans et attendait la naissance d'un enfant, a confirmé la procureure. Il était brigadier et travaillait dans cette administration depuis novembre 2009.

Cinq agents constituaient cette escorte en charge du détenu, Mohamed Amra, surnommé "la Mouche", âgé de 30 ans. L'homme a déjà été condamné à treize reprises a souligné la procureure. La première condamnation date de 2009, alors qu'il était âgé de 15 ans. En outre, il avait été placé au niveau 3 de protection (sur 4, ndlr) "il y a quelques semaines", a indiqué Laure Beccuau, sans préciser le motif de ce rehaussement.

La procureure a également confirmé que le fugitif devait "être prochainement entendu par les enquêteurs", concernant les barreaux de sa cellule de prison d'Évreux qui "ont commencé à être sciés". Une découverte réalisée dimanche.

Laure Beccuau a annoncé que l'ensemble des laboratoires de police technique et scientifique (PTS) "sont mobilisés sur cette enquête". Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux sont en cours "d'exploitation", a ajouté la magistrate, évoquant une scène d'une "extrême violence".

Un agent toujours entre la vie et la mort

Le dernier bilan donné par le parquet de Paris ce mardi en fin de journée fait état de deux agents pénitentiaires tués, un troisième grièvement blessé avec un pronostic vital toujours engagé, et deux autres hospitalisés en urgence relative. La Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO) a annoncé se saisir de l'enquête. L'OCLCO (Office central de lutte contre la criminalité organisée) et la police judiciaire de Rouen ont été chargés des investigations.