Le mercredi 26 novembre 2025 à 14:32
La Cour de cassation a confirmé, ce mercredi 26 novembre, la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion, rendant cette décision définitive et constituant la deuxième inscription pénale à son casier judiciaire après l'affaire dite des écoutes.
A l'issue de cette procédure, Nicolas Sarkozy avait été condamné le 14 février 2024 par la cour d'appel de Paris à un an d'emprisonnement dont six mois ferme pour le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012. La cour avait prévu l'aménagement de la partie ferme, notamment sous bracelet électronique ou en semi-liberté, mais la saisine de la Cour de cassation avait suspendu l'exécution de cette peine.
Dans son délibéré, la plus haute juridiction pénale a estimé "que le financement illégal d'une campagne électorale est constitué", ajoutant qu'"en effet, le candidat a personnellement donné son accord à ses collaborateurs pour qu'ils engagent des frais de campagne pour son compte, alors même qu'il savait que ces dépenses conduiraient à dépasser le plafond fixé par la loi". Les investigations avaient révélé que les dépenses de campagne avaient atteint près de 43 millions d'euros pour un plafond légal fixé à 22,5 millions, et qu'un système de double facturation avait été mis en place pour masquer ces dépassements en imputant une partie des coûts à l'UMP via des conventions fictives. L'ancien président n'était toutefois pas poursuivi pour les fausses factures, mais en tant que bénéficiaire d'un financement politique illégal.
L'ancien chef de l'État a dénoncé des «fables» et des «mensonges»
En première instance comme en appel, Nicolas Sarkozy avait contesté "vigoureusement toute responsabilité pénale", dénonçant "fables" et "mensonges". Sa peine en appel était légèrement inférieure à celle prononcée en 2021, qui prévoyait un an d'emprisonnement ferme. Trois autres condamnés s'étaient joints à son pourvoi : Guillaume Lambert, directeur de campagne, ainsi que les ex-cadres de l'UMP Eric Cesari et Pierre Chassat.
Cette nouvelle condamnation définitive intervient à un moment où les perspectives judiciaires de Nicolas Sarkozy demeurent chargées. En décembre 2024, la Cour de cassation avait déjà confirmé sa condamnation à un an d'emprisonnement ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes. Âgé aujourd'hui de 70 ans, il avait porté ce bracelet entre février et mai avant d'obtenir une libération conditionnelle avant mi-peine. Par ailleurs, dans le dossier libyen, le tribunal correctionnel de Paris l'a condamné le 25 septembre à cinq ans de prison pour avoir sciemment laissé ses collaborateurs solliciter la Libye de Mouammar Kadhafi en vue de financer de manière occulte sa campagne présidentielle de 2007. Pour déterminer la peine, les juges avaient reproché à Nicolas Sarkozy d'avoir "relativisé cette condamnation" en "minimisant la gravité des faits", tout en écartant l'affaire Bygmalion car elle n'était pas encore définitive.
La situation judiciaire de l'ancien président reste d'autant plus sensible que le procès en appel du dossier libyen doit se tenir du 16 mars au 3 juin. Entre-temps, Nicolas Sarkozy a été incarcéré durant trois semaines à la prison de La Santé à Paris, une détention inédite pour un ancien chef de l’État. Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 10 novembre.
Un livre à paraître
Après sa sortie, Nicolas Sarkozy a annoncé la publication d'un livre intitulé Le Journal d'un prisonnier, prévu un mois après sa libération. Ce livre doit revenir sur ses conditions de détention, ses réflexions sur la justice et la politique, ainsi que sur les conséquences personnelles et publiques de ses condamnations.