Le mercredi 1 octobre 2025 à 00:05
Un policier de la brigade anticriminalité (BAC) a été violemment agressé le 11 septembre dernier à Tourcoing (Nord) lors d’une intervention liée au vol d’une trottinette sur fond de racket d’un adolescent. Cinq jeunes, dont quatre mineurs, ont été mis en examen dans ce dossier. L’un des suspects, âgé de 19 ans, a d’abord été placé en détention provisoire, puis libéré sous contrôle judiciaire, avant que la cour d’appel de Douai ne décide ce mardi de le renvoyer en prison à la suite d’un appel du parquet.
Le fonctionnaire, accompagné de deux collègues, intervenait lorsqu’il a été projeté au sol et frappé avec sa propre matraque télescopique. La scène, filmée par l’un des mis en cause, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux. La victime souffre notamment d’une fracture du nez.
«On a rarement des images d'un policier qui se fait frapper avec sa propre arme»
Emmanuel Riglaire, l’avocat du policier, a insisté sur la gravité de l’affaire auprès de France 3 : "On a rarement des images d'un policier qui se fait frapper avec sa propre arme". Il souligne également que le suspect majeur, désormais incarcéré, n’avait jusque-là pas de casier judiciaire. Selon lui, la cour d’appel a tenu compte de "l'extrême gravité des faits et le plaisir qu'ils ont eu à se filmer".
Deux des suspects, âgés de 15 et 19 ans, avaient initialement été écroués après leur mise en examen, puis libérés le 18 septembre sous contrôle judiciaire strict à l’issue d’un débat contradictoire devant le juge des libertés et de la détention (JLD). Ils avaient interdiction de paraître à Tourcoing, de porter une arme et d’entrer en contact avec les victimes ou les autres mis en examen. Le mineur devait en outre suivre une formation ou un emploi, être suivi par la protection judiciaire de la jeunesse et respecter un placement en centre éducatif renforcé, tandis que le majeur devait fixer sa résidence dans le ressort de Valenciennes. Mais la cour d’appel a finalement annulé cette remise en liberté concernant le majeur et ordonné son retour en détention.
La remise en liberté des deux suspects avaient suscité la colère du syndicat Alliance Police Nationale qui avait organisé une manifestation le 19 septembre. Près de 300 personnes étaient rassemblées devant le commissariat de Tourcoing.
Concernant les trois autres mis en examen, des mesures éducatives ont été prononcées : placement en foyer, en centre éducatif ou en structure spécialisée.
«Un Policier agressé = une cellule ouverte»
La décision de renvoyer le suspect majeur en détention a été saluée par Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance Police Nationale. Sur le réseau social X, il a écrit : "Il [le suspect] est là où il doit être ! Enfin une décision de Justice de bon sens !!! (...) Un Policier agressé = une cellule ouverte ! La prison doit redevenir la règle, pas l’exception !"
Dans ce dossier, une information judiciaire est ouverte pour vol aggravé, violences aggravées, complicité de violences et violences sur un fonctionnaire de police aggravées par plusieurs circonstances, dont la réunion et l’usage de l’arme du policier.