Le dimanche 2 mai 2021 à 21:16 - MAJ lundi 3 mai 2021 à 12:38
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Paris ce samedi après-midi pour le 1er-Mai et cette journée internationale des travailleurs. Plus de 300 cortèges étaient organisés dans toute la France et des violences ont éclaté dans plusieurs villes, notamment à Lyon, à Nantes ou encore à Paris où une vingtaine de militants de la CGT ont été agressés et blessés.
A Lyon, la préfecture a annoncé que 27 policiers et gendarmes avaient été blessés durant des violences. La vidéo d'un CRS violemment poussé par terre a été visionnée près de 180 000 fois sur Twitter. Dans la capitale, les forces de l'ordre ont aussi été prises pour cible à de multiples reprises. En témoignent les nombreuses images publiées sur les réseaux sociaux. Les policiers et les gendarmes sont intervenus dans le cortège pour procéder à des interpellations et empêcher la constitution d'un black bloc a signalé la préfecture de police, évoquant "des éléments radicaux en avant-cortège". Trois policiers et gendarmes ont été blessés au cours de cet après-midi et 46 personnes ont été interpellées au total.
🇫🇷 Paris : Tensions et violences en cours sur le trajet de la manifestation. Les forces de l'ordre interviennent alors que des individus dégradent une banque. Au moins 17 interpellations jusqu'ici. (images @ClementLanot) #1erMai2021 #1erMai pic.twitter.com/R8a4Xw3MNL
— Actu17 (@Actu17) May 1, 2021
Des individus tentent de s’en prendre à nouveau à une banque, avant de se faire charger par les forces de l’ordre.#Fetedutravail #1erMai2021 #AbolissonsLeTravail #manifestation #Paris pic.twitter.com/w73SaqYsO1
— Yazid Bouziar (@ybouziar) May 1, 2021
En marge de cette manifestation, les policiers ont également dû mettre fin à une "free party" dans le parc de Bercy (XIIe). Une intervention qui a donné lieu à des jets de projectiles mais également à plusieurs interpellations.
🇫🇷 Paris : Les policiers pris à partie alors qu'ils mettent fin à une «free party» dans le parc de Bercy (XIIe) (images @ClementLanot) #1erMai pic.twitter.com/ZOUJs0uUCj
— Actu17 (@Actu17) May 1, 2021
Des pompiers agressés
Des sapeurs-pompiers ont eux aussi été pris à partie lors de leurs interventions, l'un violemment. "Un sapeur-pompier de Paris a été lâchement agressé par un manifestant, alors qu'il intervenait pour éteindre un début d'incendie !", déplorent les sapeurs-pompiers de Paris. "S'en prendre aux sapeurs-pompiers, c'est s'en prendre directement aux victimes que nous venons secourir !".
Lors delà #manifestation du #1Mai des pompiers sont agressés alors qu’ils interviennent sur un incendie. pic.twitter.com/Frca15tCce
— OSS117 (@MikeDelta59) May 1, 2021
PARIS - Intervention des pompiers pour éteindre des poubelles en feu.
Quelques manifestants tentent de les gêner, la plus part les applaudissent.
« Il faut sauver la poubelle » ironisent certains en chantant. #1erMai2021 pic.twitter.com/9CKQ602GEj
— Clément Lanot (@ClementLanot) May 1, 2021
Des individus empêchent les pompiers d’éteindre un feu de poubelle, les forces de l’ordre interviennent. #1erMai #1erMai2021 #Paris #manifestation #FeteDesTravailleurs #Fetedutravail pic.twitter.com/WpFrIQlT9W
— Yazid Bouziar (@ybouziar) May 1, 2021
"Il faut être fort et déterminé dans sa mission pour ne pas céder à la colère"
Un tag découvert sur un rideau de fer, sur le boulevard Voltaire (XIe), a provoqué la colère des forces de l'ordre. "ACAB Magnanville partout" peut-on lire. Quatre lettres qui signifient "All cops are bastards" ("Tous les flics sont des salauds", ndlr). Il s'agit d'un slogan anti-police né durant la grève des mineurs entre 1984 et 1985, au Royaume-Uni. La commune de Magnanville (Yvelines) est celle où deux policiers ont été assassinés à leur domicile par un terroriste, il y a bientôt cinq ans. Des mots qui sont de l'ordre de l'apologie du terrorisme et qui interviennent une dizaine de jours après l'assassinat de Stéphanie Monfermé à Rambouillet dans un attentat, alors même qu'un hommage national lui a été rendu ce vendredi. La préfecture de police de Paris a annoncé ce lundi matin avoir saisi le procureur de la République au titre de l'article 40 du code de procédure pénale, concernant cette affaire.
A vomir pic.twitter.com/MHfPcYIOEC
— PVB (@PVB71372810) May 1, 2021
"Il faut être fort et déterminé dans sa mission pour ne pas céder à la colère et rester dans le cadre de la loi", s'indigne Linda Kebbab, secrétaire nationale du syndicat Unité SGP Police FO suite à la découverte de ce tag. "Dans l’indifférence de nos autorités ou des élus de cette République qui choit, nos larmes et notre dégoût". "C’est abject mais finalement assez évocateur de la vermine à laquelle nous avons affaire", réagit de son côté le syndicat Synergie officiers. "Dégoût à la vue de cet ignoble tag anti-flic quelques jours à peine après l’assassinat de Stéphanie à Rambouillet", écrit le syndicat des cadres et de la sécurité intérieure (SCSI) sur Twitter.
Les policiers que nous avons interrogés concernant cette journée du 1er-Mai et ce tag sont révulsés. Ils évoquent tour à tour leur ras-le-bol mais aussi leur inquiétude quant à cette volonté affichée de "casser du flic" qu'ils trouvent très régulièrement face à eux, ainsi que cette menace terroriste dont ils sont la première cible en France ces derniers années.
Des agressions quotidiennes
Mi-avril, des photos personnelles de policiers de Seine-Saint-Denis ont été découvertes accrochées dans un hall d'immeuble à Épinay-sur-Seine, puis quelques jours plus tard à Villetaneuse. Les agressions - notamment des guet-apens - qu'ils subissent sont quotidiennes, que ce soit avec des mortiers d'artifice ou des jets de projectiles, ou même des coups, comme à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) lundi où trois fonctionnaires de police ont été sérieusement blessés par les deux hommes qu'ils contrôlaient. Ces derniers ont finalement été remis en liberté en l’attente de leur jugement.
Il y a aussi ce policier qui a été encerclé et roué de coups par une dizaine d'individus à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) cette semaine. A Pantin, un fonctionnaire a aussi reçu un coup de tête lors de vérifications. La semaine dernière, le commissariat de Trappes a été visé par des tirs de mortiers d'artifice plusieurs nuits de suite. La veille à Évry (Essonne), les forces de l'ordre ont été prises à partie par une cinquantaine d'individus.