Le mardi 30 septembre 2025 à 19:21
Six personnes soupçonnées d’avoir participé à une tentative d’incendie visant le domicile de deux surveillants de prison de Liancourt (Oise) en mai dernier ont été interpellées ce lundi 29 septembre. Elles doivent être jugées en comparution immédiate devant le tribunal judiciaire de Beauvais (Oise) ce mercredi.
Les faits remontent à la nuit du 5 au 6 mai. Vers 1 heure du matin, un début d’incendie s’est déclaré devant la porte d’entrée de l’immeuble où résidaient les deux agents pénitentiaires. Les sapeurs-pompiers étaient parvenus à circonscrire rapidement les flammes, qui commençaient à grimper le long de la façade. Aucun blessé n’avait été signalé. Des bidons ayant contenu de l’essence avaient été retrouvés à proximité, confirmant l’origine criminelle de ce départ de feu.
À la suite de ces faits, le procureur de la République de Beauvais a ouvert une enquête préliminaire pour des faits de "dégradation du bien d'autrui par moyen dangereux commis en raison de qualité de personne dépositaire de l’autorité publique" et "association de malfaiteurs". L’enquête a été confiée à la brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne et aux gendarmes de la brigade de recherches (BR) de la gendarmerie de Clermont (Oise).
Un suspect principal bien connu de la justice et actuellement incarcéré
Parmi les six suspects, figure Yanis O., âgé de 29 ans, considéré comme le commanditaire présumé. Il a été extrait de sa cellule du centre pénitentiaire de Liancourt où il purge une peine de 12 ans d’emprisonnement prononcée en juin dernier par la cour d’assises de Paris. Cette condamnation concernait sa participation au braquage de la bijouterie Bulgari, place Vendôme à Paris, en septembre 2021. Le butin, constitué de bijoux et pierres précieuses, avait été estimé à près de 10 millions d’euros.
Pour organiser cette tentative d’incendie, Yanis O. aurait sollicité l’aide de sa compagne, âgée de 24 ans, ainsi que du frère de cette dernière, âgé de 28 ans. Tous deux ont été interpellés à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Trois autres jeunes hommes, âgés de 18, 20 et 22 ans, ont été quant à eux interpellés à Paris et à Bagneux (Hauts-de-Seine).
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de violences attribuées au mouvement baptisé Droit des prisonniers français (DDPF). Depuis la mi-avril, plusieurs actions criminelles, dont des tirs d’armes de guerre sur des portes de prison, ont été recensées. Ce mouvement conteste la création d’un quartier ultra-sécurisé pour narcotrafiquants considérés comme les plus dangereux, au sein de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).