Le lundi 21 mars 2022 à 21:27 - MAJ lundi 21 mars 2022 à 22:31
Le militant indépendantiste Yvan Colonna est décédé à l'hôpital à Marseille à l'âge de 61 ans, ce lundi, des suites de ses blessures apprend-on de sources concordantes. Emprisonné depuis 2003 pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, il avait été victime d'une violente agression le 2 mars dernier dans la prison d'Arles par un codétenu condamné pour terrorisme, et était depuis entre la vie et la mort.
Après avoir été hospitalisé à Arles (Bouches-du-Rhône), Yvan Colonna avait été transféré à Marseille où il était en coma post-anoxique, un type de coma consécutif à une privation d'oxygène dans le cerveau avait indiqué le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau. Yvan Colonna a été victime "d'une strangulation à main nues, puis d'un étouffement", a-t-il ajouté. La justice avait accordé jeudi dernier, une suspension de peine à Yvan Colonna, "pour motif médical".
L'agresseur d'Yvan Colonna, Franck Elong Abe, a été mis en examen pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" le 6 mars. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet national antiterroriste (PNAT) dans ce dossier. Le suspect de 36 ans est un islamiste qui avait été arrêté en Afghanistan par les forces américaines en 2012. Selon plusieurs sources proches du dossier, l'homme a expliqué aux enquêteurs son geste par un "blasphème" attribué à Yvan Colonna qui aurait, selon lui, "mal parlé du prophète".
Cette agression avait provoqué une vague de violences, avec des manifestations qui ont dégénéré, à travers toute la Corse, et ce pendant près de deux semaines. Cette colère avait culminé en émeutes le 13 mars à Bastia, avec une manifestation qui avait fait 102 blessés, dont 77 du côté des forces de l'ordre.